Au Canada, les détenteurs de petites quantités de drogue dure ne termineront plus en prison
Le gouvernement refuse de parler de légalisation : il s'agit d'une "exemption légale" d'une durée de trois ans, d'abord testée autour de Vancouver
C'est une décision quasiment inédite dans le monde : au Canada, les détenteurs de petites quantités de drogue dure ne termineront plus en prison. Une décriminalisation qui sera appliqué d'abord à la demande de la Colombie-Britannique, dans l'ouest du pays, et notamment autour de la ville de Vancouver. Cette exception concernera l'héroïne, la cocaïne, les opiacés et autres drogues dures.
Ainsi, concrètement, les adultes pourront avoir sur eux jusqu'à 2,5 grammes d'héroïne ou de cocaïne, des drogues qui provoquent une dépendance forte. Cette décision sera appliquée dès le 31 janvier 2023, pour une période de trois ans. S'ils ne finiront pas en prison, les adultes pris en flagrant délit de possession de stupéfiants recevront des informations médicales pour lutter contre les addictions. Jusqu'ici, les cas les plus graves de possession de drogues dures prévoient des amendes et peines d'emprisonnement.
2 200 morts par overdose en 2021
Cette décision du gouvernement canadien a été prise pour "mais aussi pour que les personnes qui prennent de la drogue retrouvent leur dignité et leur droit de choisir". Et, attention, officiellement, le gouvernement l'explique clairement : "Il ne s'agit pas d'une légalisation" mais bien d'une "exemption légale".
Pour le moment, donc, une mesure appliquée uniquement au niveau local. Et pour cause : en Colombie-Britannique, 2 200 personnes sont mortes d'overdose liés aux opiacés, soit six personnes par jour, en 2021. C'est plus que les morts du Covid-19, au pic de l'épidémie il y a deux ans. Au total, de janvier 2016 à septembre 2021, le Canada a recensé près de 27.000 décès et plus de 29.000 hospitalisations pour des overdoses liées aux opiacés, selon des chiffres du gouvernement. D'autres grandes villes canadiennes ont d'ores et déjà fait part de leur intérêt pour cette décriminalisation, dont Montréal et Toronto à l'est du pays.
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