La cigarette électronique bientôt interdite dans les cafés et restaurants ?
C'est ce qu'a préconisé, mercredi, le Haut conseil de la santé publique, qui estimé que l'e-cigarette représente un risque de renormalisation de la consommation de tabac.
Coup de tabac sur l'e-cigarette. Le Haut conseil de la santé publique (HSCP) veut aller plus loin contre la cigarette électronique que ce que prévoit la loi Santé. Dans un avis, mis en ligne sur son site internet mercredi 24 février, il estime que l'interdiction de l'utilisation de la cigarette électronique devrait être étendue "à tous les lieux affectés à un usage collectif" , comme les cafés, restaurants, ou encore discothèques. Et cela "même si les risques liés au vapotage passif sont nuls ou extrêmement limités pour les tiers" dans des espaces fermés.
"Une porte d'entrée dans le tabagisme"
L'e-cigarette, utilisée quotidiennement par plus d'un million de personnes en France, "peut être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac des fumeurs" et "constitue un outil de réduction des risques du tabagisme", indique le HSCP. Mais elle pourrait aussi "constituer une porte d'entrée dans le tabagisme" et induire "un risque de renormalisation de la consommation de tabac", relève cette instance consultative.
C'est pourquoi le HSCP préconise non seulement de maintenir les interdictions de vente et de publicité déjà prévues par la loi, mais de les "étendre à tous les lieux affectés à un usage collectif", via des textes d'application à paraître. Elle avait déjà, dans son précédent avis, mis en garde contre le "risque d'entrée en addiction" des adolescents avec cet appareil délivrant de la nicotine sous forme de vapeur dans la bouche.
Réflexion autour d'une cigarette électronique médicalisée
Selon le HSCP, les travaux scientifiques "ne démontrent pas de supériorité radicale de la cigarette électronique, nicotinée ou non" par rapport aux patchs, et ne montrent "aucune différence significative" pour l'abstinence à six mois. Le Haut conseil fait néanmoins état d'"opinions très favorables de professionnels de santé".
Le HCSP appelle à engager rapidement "une réflexion sur l'intérêt et la faisabilité d'une cigarette électronique médicalisée" prescrite sur ordonnance et remboursée comme les substituts nicotiniques pour le sevrage tabagique.
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