"La morphine j'ai testé, j'ai tout tenté" : le cannabis thérapeutique est la "dernière chance" de Mylène, atteinte d'une malformation cérébrale
Cette étudiante de 23 ans se bat depuis sept ans contre des maux de tête incessants qui lui font parfois perdre connaissance et qu'aucun médicament ne calme. Elle fait partie des 3 000 patients choisis pour expérimenter le cannabis médical.
L’expérimentation française sur le cannabis à usage médical a officiellement démarré jeudi 1er avril. Pendant deux ans, 3 000 patients vont tester l’effet du chanvre sur leurs douleurs, sous l'encadrement de médecins. Il s’agit de malades du cancer, souffrant de sclérose en plaques ou encore de patients en fin de vie. Franceinfo a rencontré l’un d’entre eux : une étudiante de région parisienne qui entre dans la catégorie des "malades souffrant de douleurs neuropathiques".
Sept ans de douleurs
À 23 ans, Mylène souffre d’une maladie appelée malformation de Chiari, une malformation du cervelet. La conséquence principale, ce sont des maux de tête incessants : "Sur une échelle de douleur de un à dix, je suis à sept en permence avec des crises qui durent de plusieurs heures à plusieurs jours". La jeune femme a aussi des pertes de connaissance. "Je m'effondre de douleur. C'est très difficile de vivre avec".
Sept ans de douleurs, de perte de connaissance. Avec Mylène, les médecins ont tenté presque tous les médicaments anti-douleur existants. "Il y a les traitements de premier palier, de deuxième palier, les opioïdes etc. La morphine j'ai testé, j'ai tout tenté avec des doses très fortes et sans résultat à chaque fois. Le cannabis, c'est la dernière chance pour moi".
Des dosages adaptés à chaque patient
Mylène, qui n’a jamais testé le cannabis illégal, même pas un joint une seule fois, va faire partie de cette expérimentation nationale. L'étudiante va tester le cannabis à usage médical pendant deux ans. "C'est un traitement à prendre tous les jours, on m'a dit, soit en huile, soit en comprimé. Pour ma part, ce sera une forte concentration en CBD et une toute petite dose en THC pour limiter les effets sur la mémoire." Les dosages entre les deux principales substances actives du cannabis seront en effet adaptés à chaque patient.
Elle qui espère travailler plus tard dans l’imagerie médicale, devenir manipulatrice radio, aura pendant deux ans des rendez-vous réguliers pour recueillir des données médicales et évaluer l’effet du cannabis sur sa souffrance.
"Dans deux ans, où je me vois ? J'espère vraiment que le cannabis thérapeutique aura fonctionné sur mes douleurs, les faire diminuer et même les faire disparaître."
Mylène, 23 ansà franceinfo
Passionnée d’équitation, Mylène avait ralenti sa pratique à cause des migraines. Elle voudrait pouvoir monter à cheval comme avant mais aussi sortir à nouveau avec ses amis, sans craindre une nouvelle crise de douleur.
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