Alcool : êtes-vous prêts à relever le défi du Dry January ?
Rester sobre un mois entier… Ca peut paraître irréalisable à certains, et pourtant : nos voisins anglais sont de plus en plus nombreux à tenter l’expérience du Dry January, ou "janvier sobre", après les fêtes de fin d’année. Une étude de l’Université de Sussex a en effet montré qu’une telle abstinence aidait à réduire sa consommation sur le long terme, et apportait des bénéfices immédiats sur la santé. Une campagne a donc été lancée au niveau national, via le hashtag #DryJanuary et l’application du même nom. "Une communauté se crée. C’est important, car prendre de bonnes résolutions tout seul, ça ne marche pas" note le Pr Michel Reynaud, psychiatre et Président du Fonds actions addictions.
Happy New Year, and happy first day of #DryJanuary! Still on the fence about whether to give it a go? Read our reasons why you should, here: https://t.co/gXEl47H4TJ pic.twitter.com/g0lqvUoUQp
— Dry January (@dryjanuary) 1 janvier 2019
82% des participants disent mieux contrôler leur consommation
L’étude de l’Université de Sussex, un sondage en ligne, se base sur les réponses de plus de 800 personnes, qui ont participé au Dry January en 2018. Sur le long terme, les résultats sont éloquents : avant ce mois d’abstinence, les participants buvaient en moyenne 4,3 jours par semaine. Après janvier, ils étaient passés à 3,3 jours par semaine. De plus, avant ce "défi", ils étaient, en moyenne, saouls 3,4 jours par mois, contre 2,1 jours après janvier. Même en août, les participants affirmaient boire moins.
A court terme, les chercheurs notent, entre autres, que :
- 82% des participants disent mieux contrôler leur consommation
- 71% ont réalisé qu’ils n’avaient pas besoin de boire pour s’amuser
- 71% affirment mieux dormir
- 67% se sentent plus énergiques
- 58% disent avoir perdu du poids
- 57% affirment être plus concentrés
- 54% indiquent avoir une plus jolie peau
© AddictAide
"Ces changements de consommation – même s’ils sont moins importants – ont même été observés chez les participants qui n’ont pas réussi à rester sobres tout le mois de janvier. Rien qu’en essayant de faire le Dry January, on constate de réels bénéfices" explique le Dr Richard de Visser, qui a dirigé l’étude.
"Déringardiser l’image des personnes qui ne boivent pas"
Pour le Pr Reynaud, cette campagne est extrêmement positive. Et pour cause, en utilisant les réseaux sociaux, elle invite les plus jeunes et les plus connectés à questionner leur consommation. Sur Twitter ou Facebook, les participants échangent des astuces et des recettes de cocktails sans alcool, et créent du lien. "C’est une initiative volontariste soutenue par une communauté « branchée ». Ca déringardise l’image des personnes qui ne boivent pas. On réalise qu’ils ne sont pas forcément des « pisse-froids »" se réjouit-il.
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D’autant qu’il n’est pas question de s’abstenir pour la vie : par définition, en février, le Dry January est terminé ! "L’objectif, c’est de diminuer sa consommation et d’y réfléchir. Cette expérience aide aussi à se rendre compte qu’on n’est pas obligé de boire pour prendre du plaisir ou pour faire la fête", précise Michel Reynaud.
Si, pour le moment, l’expérience concerne uniquement la Grande-Bretagne, les Français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser au Dry January. En témoignent les différents articles sur le sujet : pour le Pr Reynaud, c’est bon signe. Car en France, les pouvoirs publics ne sont pas près de s’emparer de ce problème, estime-t-il. "Nous sommes les deuxièmes producteurs mondiaux de vin, c’est dans la culture française. Cette situation empêche toute réflexion sereine sur les dangers de cet alcool", déplore le psychiatre.
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