9% des 14-24 ans consomment des films pornos quotidiennement
L’enquête présentée ce 8 juin fait ressortir "des niveaux de consommation inquiétants chez les jeunes en ce qui concerne tous les produits, licites ou illicites", commentent ses auteurs [1]. Selon les données recueillies, 340.000 jeunes de 14-17 ans "auraient déjà̀ consommé des drogues type cocaïne, ecstasy ou GHB". Parmi les 18-24 ans, 255.500 "en consommeraient toutes les semaines".
Près d’un jeune adulte sur dix (9%) fumerait du cannabis "au moins une fois par mois". Côté alcool et tabac, la proportion de jeunes en consommant "au moins une fois par semaine" est respectivement de trois sur dix (30%) et d’un sur quatre (24%).
"Les addictions comportementales ne sont pas en reste", notent les rapporteurs de l’étude dans un communiqué. Ainsi, 9% consommeraient quotidiennement de la pornographie. Dans un autre ordre d’idée, "25% des 18-22 ans [passent] plus de 5 heures par jour sur les réseaux sociaux, et 16% affirmant passer 5 heures par jour à jouer aux jeux vidéos".
Voir également : La cocaïne s'installe durablement en Europe
Des jeunes conscients des dangers encourus
Constat particulièrement préoccupant, l’étude a démontré que, chez les jeunes, "la perception du danger est clairement présente". "[Ils] sont bien conscients des risques de dépendances, maladies, accidents, échecs scolaires, troubles psychiques qu’entraîne une consommation régulière de produits. [Cela] montre que les campagnes de prévention ne sont pas suffisantes pour protéger les jeunes contre les conduites addictives", commente les organismes commanditaires de l’enquête dans un communiqué. "[Bien que] les jeunes consomment de plus en plus, et de plus en plus jeunes, [ils] sont bel et bien conscients que ces consommations impliquent des dangers pour leur santé physique et pour leur développement."
Des comportements largement sous-estimés par les parents
Selon cette recherche, 92% des jeunes estiment qu’il est facile d’accéder à la pornographie. 69% ont la même opinion concernant le cannabis, 65% pour l'alcool, et 46% pour la cocaïne ou la MDMA. Les mineurs auraient également un accès facilité au tabac, "80% des buralistes acceptant de vendre des cigarettes aux mineurs", affirment les auteurs de l’enquête.
Les sondeurs ont également cherché à savoir quelle perception les parents avaient du comportement de leurs enfants, qu’ils soient adolescents ou jeunes adultes. Seuls 10% estiment que leur proche boit "au moins une fois par semaine", et 15% fume à la même fréquence.
En termes de prévention, les sondés estiment que diverses mesures pourraient être efficaces, telles l’interdiction de la publicité pour l’alcool, l’aggravation des peines pour les trafiquants, l’interdiction du tabac dans les lieux publics. Le remboursement des traitements est par ailleurs plebiscité, "[ce qui] met en évidence que le public fait la différence entre les consommations volontaires et les maladies addictives".
la rédaction d’Allodocteurs.fr
[1] Enquête réalisée par IPSOS par le Fonds Actions Addictions, la Fondation pour l’innovation politique et la Fondation Gabriel Péri.
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