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Santé : les habitants des communes rurales "consomment 16% de soins hospitaliers en moins que la moyenne nationale", selon une étude

Les habitants des communes rurales consomment 16% de soins hospitaliers en moins que la moyenne nationale. C'est ce qui ressort d'une étude de l'AMRF (l'Association des maires ruraux de France), révélée ce lundi 13 novembre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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(Illustration) (KETTY BEYONDAS / MAXPPP)

Les patients résidant dans les communes rurales "très peu denses consomment 16% de soins hospitaliers en moins que la moyenne nationale", selon une étude de l'AMRF (association des maires ruraux de France) que révèle France Bleu lundi 13 novembre. Cette enquête, qui a analysé "la répartition géographique de plus de 18 millions de séjours hospitaliers en France en 2021", établit ce constat qui vient corroborer la problématique des déserts médicaux en milieu rural : plus on est éloignés, moins on est traités.

L'AMRF dénonce le "désastre sanitaire français". L'étude concerne 6 300 secteurs géographiques, en fonction de leur caractéristique rurale ou urbaine. Pour chacun des secteurs, l'enquête a calculé des indices comparatifs d'hospitalisation.

Si on compare, cette fois, la consommation de soins entre milieux urbain et rural, on note que les ruraux isolés consomment 20% de soins hospitaliers en moins, jusqu'à -30% si on considère les séances de dialyse et la chimiothérapie. Selon les conclusions de cette étude confiée au géographe Emmanuel Vigneron, il y a un "rôle déterminant de la distance dans le recours aux soins hospitaliers", mais aussi de "la rareté des médecins traitants dans les bassins de vie ruraux".

Plaidoyer pour davantage d'hôpitaux de proximité

Pour d'autres domaines de la santé, il y a 18% de soins hospitaliers en moins pour ce qui est des naissances et de la néonatalogie, moins 5% pour la gynéco-obstétrique, jusqu'à moins 8% en chirurgie. L'enquête pointe "l'éloignement des plateaux techniques hospitaliers des territoires ruraux au profit des métropoles", pour des raisons de "sécurité" selon les gouvernants, ce qui entraîne, estime l'enquête de l'AMRF, "des délais de transport et des coûts faramineux". "Plus je réside loin d'un CHU, moins je suis avantagé pour me faire opérer", résume l'étude qui "plaide en faveur d'un renforcement des hôpitaux de proximité".

Pour l'AMRF, l'objet de cette étude, c'est "de fournir aux élus ruraux de nouveaux arguments et apporter au débat public de nouvelles données pour se forger une opinion éclairée sur la réalité du désastre sanitaire français". Pour y remédier, l'AMRF avance plusieurs propositions, notamment "donner les moyens aux étudiants en santé de faire des stages hors du lieu de formation initiale, développer des équipes de soins coordonnées autour du patient" et "une meilleure répartition des professionnels de santé".


Méthode

L’étude porte ici sur l’hospitalisation de court séjour en médecine, chirurgie et obstétrique à partir des données du PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information) qui recueille les données pour l'ensemble des hospitalisations ayant lieu sur le territoire français.

Les données du PMSI 2021 portent sur l’analyse géographique des 18 604 110 RSA (Résumés de Séjours Anonymisés) réalisés en France durant l’année 2021. Les "secteurs géographiques" du PMSI, sont des codes postaux classiques ou des codes postaux regroupés dans les cas de population du code postal inférieure à 5 000 habitants. Il existe 6 161 "secteurs géographiques" du PMSI géolocalisés en France continentale faits de communes ou de regroupements de communes. S’y ajoutent 139 secteurs en outre-mer, soit 6 300 codes géographiques.

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