Déserts médicaux : l'UFC-Que Choisir attaque l'Etat en justice pour "inaction"
Elle alerte sur "l'aggravation dramatique" de la démographie médicale. L'association UFC-Que Choisir a déposé un recours devant le Conseil d'Etat pour dénoncer "l'inaction" du gouvernement face aux inégalités croissantes d'accès aux soins et l'enjoindre à agir, a-t-elle annoncé mardi 21 novembre.
"Après des années de négociations auprès des décideurs politiques qui restent sans réponse, l'UFC-Que choisir saisit aujourd'hui le Conseil d'Etat pour faire constater et sanctionner la coupable inaction gouvernementale" et "défendre le droit constitutionnel à la santé", écrit l'association. Elle dénonce en particulier "le refus obstiné des autorités de réguler l'installation des médecins", et invite les Français à signer et "partager massivement" une pétition.
Médecins généralistes, gynécos, ophtalmos, pédiatres : l'UFC-Que Choisir a mis à jour sa carte interactive des inégalités d'accès aux médecins en accès direct, élaborée en 2022 à partir de données publiques et issues de la littérature scientifique. "Sans surprise, la désertification médicale s'accentue, du fait de la hausse des besoins" et d'une "vague de départs en retraite", observe-t-elle.
Un Français sur cinq réside dans un désert médical pour l'ophtalmologie
L'étude croise deux critères : l'éloignement géographique des médecins – les "déserts" étant caractérisés par une densité 60% inférieure à la moyenne pour les spécialistes situés à moins de 45 minutes de route, ou 30 minutes pour les généralistes – et les tarifs pratiqués.
Ainsi, 19,3% des Français résident dans un désert médical pour l'ophtalmologie, 24,8% des femmes dans un désert médical gynécologique et 28,9% des enfants dans un désert médical pédiatrique, analyse l'UFC.
En excluant les praticiens qui pratiquent des dépassements d'honoraires, "la situation devient absolument catastrophique", écrit l'UFC : plus d'un enfant sur deux vit dans un lieu déserté par les pédiatres, 59,3% des Français dans un désert médical pour les ophtalmologues, et 69,6% des femmes pour les gynécologues.
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