Toujours moins de médecins généralistes en France
Le Conseil national de l'ordre des médecins a dressé un tableau inquiétant dans l'édition 2015 de l'Atlas de la démographie médicale, publié mardi.
C'est un paradoxe : les médecins n'ont jamais été aussi nombreux en France, mais dans certaines zones, il y a une pénurie. Le phénomène s'explique par un nombre de généralistes en baisse et un vieillissement des praticiens, relève l'Atlas 2015 de la démographie médicale (PDF). Publié mardi 16 juin, ce document est réalisé par le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom). En voici trois enseignements.
Des médecins de plus en plus âgés
Si la France compte 281 087 médecins au 1er janvier 2015, soit 1,7% de plus par rapport à l'année précédente, cet effectif est "gonflé" par le nombre de médecins retraités. Plus d'un généraliste retraité sur cinq (22,4%) continue d'exercer, soit une augmentation de 13,3 % par rapport à 2014.
En parallèle, les médecins en activité régulière vieillissent. Plus du quart (26,4%) ont 60 ans ou plus et la moyenne est de 51,5 ans. L'âge médian (autant de médecins sont plus jeunes et autant plus âgés) est passé de 40 ans en 1990 à 53 ans en 2015. La population de médecins se féminise également, avec 45% de femmes praticiennes, contre 38% en 2007.
De fortes disparités régionales
Huit régions affichent une densité médicale supérieure à la moyenne nationale de 281,4 médecins pour 100 000 habitants. Comme en 2014, la Picardie est la région la moins bien dotée, avec 230,9 médecins pour 100 000 habitants, devant le Centre (235,3). La Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui possède la plus forte densité, enregistre 352 médecins pour 100 000 habitants, devant l'Ile-de-France (346,3). La baisse des effectifs dans certaines régions révèle leur manque d'attractivité.
Moins de généralistes, d'ophtalmologues ou de gynécologues, mais plus de chirurgiens
Qualifiés de "pivots" du système de santé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, les médecins généralistes en exercice libéral ou mixte sont pourtant de moins en moins nombreux : 58 104 en 2015, un chiffre en baisse de 10,3% depuis 2007. Le Cnom estime que la tendance va se poursuivre et la France devrait compter environ 54 000 généralistes en 2020.
Les nouveaux praticiens semblent plus attirés par la profession de chirurgien, dont les effectifs ont augmenté de 25,7% depuis 2007, ou certaines spécialités. Mais l'attente risque de rester longue pour décrocher un rendez-vous chez un ophtalmologue ou un gynécologue, car ces spécialités sont en déclin.
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