Des médecins alertent le gouvernement sur l'apprentissage du toucher vaginal sur des patientes endormies
Ils publient une tribune pour demander au gouvernement "de faire toute la lumière sur cette affaire et les conditions de l'apprentissage pratique des futurs médecins".
"Doit-on enseigner aux jeunes médecins le toucher vaginal ou rectal sur des patient-e-s endormi-e-s au bloc ?" Une cinquantaine de médecins, journalistes et féministes, ont publié vendredi 6 février une tribune contre des pratiques "faisant fi" du consentement des malades, appelant les pouvoirs publics à réagir.
"Pratique jusqu'alors largement niée", le toucher vaginal ou rectal sur des patients et des patientes inconscients et non informés, à des fins pédagogiques, est "évoqué dans plusieurs blogs, par des témoignages de futurs médecins et même attesté par des documents", affirment les signataires.
"Cela pourrait être assimilé à un viol"
Or ce ne sont pas des "gestes anodins", ni pour les patients, ni pour le futur médecin. "Négation" des droits du malade, le toucher vaginal "effectué sans consentement pourrait même être assimilé, au sens pénal, à un acte de pénétration sexuelle commis sur la personne d'autrui par contrainte ou par surprise, c'est-à-dire un viol", poursuivent-ils.
Parmi eux, Clara de Bort, directrice d'hôpital, l'association Osez le féminisme ou encore le médecin et écrivain Martin Winckler. Un article de Metronews publié en début de semaine relayait un document publié sur le site de la faculté de médecine Lyon Sud Charles-Mérieux. Lequel laissait penser que ces méthodes étaient employées par ses étudiants. Des allégations fermement démenties par l'établissement dès mardi soir.
Un appel lancé au gouvernement
De leur côté, les auteurs de la tribune assurent que "bon nombre de professionnels de la santé et d'internes" ont justifié ces pratiques. Ces derniers expliquent "qu'ils doivent apprendre leur métier, et qu'il est préférable que la patiente ne sente rien, ne se souvienne pas que plusieurs inconnus sont passés la 'voir'".
Ils demandent donc aux ministres Marisol Touraine (Santé) et Najat Vallaud-Belkacem (Enseignement supérieur) "de faire toute la lumière sur cette affaire et les conditions de l'apprentissage pratique des futurs médecins". Les signataires réclament d'ailleurs le recueil systématique du consentement des patients "sur les actes pratiqués par des étudiants dans l'ensemble des hôpitaux français".
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