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Des maires lancent un appel pour réduire les inégalités de santé : "Il faut décloisonner, dire que les collectivités sont prêtes à s'engager"

Olivier Carré, le maire DVD d'Orléans, a détaillé sur franceinfo dimanche le sens de l'appel signé par 18 maires dans le "JDD". 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le maire d'Orléans, Olivier Carré, en juin 2015.  (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Le maire DVD d'Orléans, Olivier Carré, a expliqué dimanche 17 février sur franceinfo que l'appel signé par 18 maires dans le Journal du dimanche pour réclamer des moyens pour réduire les inégalités de santé vise à "décloisonner" la santé car "les collectivités sont prêtes à s'engager dans un rendez-vous avec l'État [et] avec les professionnels de santé pour qu'ensemble on construise une chaîne de sensibilisation mais aussi une chaîne d'actions".

franceinfo : Sur quoi s'appuie votre constat des inégalités de santé ?

Olivier Carré : Ce constat repose sur différentes statistiques qui malheureusement ne sont pas nouvelles, quand on est ouvrier ou fils d'ouvrier, on a une vie plus courte, on a plus difficilement accès aux soins et quelque part on s'éloigne de la promesse républicaine de l'égalité de tous devant un accès à la santé qui doit être gratuit et qui doit nous permettre de vivre de façon agréable.

La santé coûte-t-elle trop cher ?

Ce n'est pas seulement ça. C'est aussi que les modes d'exercice de la médecine ont beaucoup évolué, que l'organisation telle qu'elle était vue depuis quelques dizaines d'années ne résiste pas à l'évolution de nouvelles pratiques, de nouvelles générations de praticiens. (…) On sait que l'hôpital ne va pas très bien, qu'on peut toujours manquer de moyens, mais on a aussi une pénurie de médecins dans beaucoup de villes, celles qui ont des CHU, celles qui n'en ont pas, et ça vient d'une certaine inadéquation de la façon dont la santé est organisée aujourd'hui. Elle est très cloisonnée par exemple entre la médecine en établissement, qu'elle soit hospitalière ou dans les cliniques, et la médecine de ville. Or, des gens ont simplement besoin qu'on les suive. Ils vont à l'hôpital, ils bénéficient de soins, mais si derrière ils n'ont pas le suivi avec un médecin de ville, ils se sentent souvent désemparés et ils ont raison.

Que pouvez-vous faire à l'échelle des mairies ?

On peut accompagner par de la communication coordonnée, par de la prévention. Ça veut dire que vous alertez la population, que dans les écoles qui sont sous la tutelle des villes on peut faciliter l'accès de professions médicales, ça veut dire qu'on peut mettre la santé au coeur d'un certain nombre d'actions périscolaires. C'est très souvent fait par des intervenants extérieurs (...) Ce qu'il faut surtout c'est décloisonner. C'est surtout ça le cœur de l'appel. C'est de dire que les collectivités sont prêtes à s'engager dans un rendez-vous avec l'État, avec les professionnels de santé pour qu'ensemble on construise une chaîne de sensibilisation mais pas seulement, aussi une chaîne d'actions. Ce sont des éléments importants.

Pensez-vous que la loi Santé de la ministre Agnès Buzyn va dans le bon sens ?

Le projet de loi qui arrive, si j'ai bien compris le message, doit être là pour aider un certain nombre de situations. C'est ce que j'évoquais tout à l'heure avec les différents statuts, les différentes façons d'exercer. Par ailleurs, la fin du numerus clausus dans un certain nombre d'années devrait améliorer les choses. 

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