: Vidéo Et si notre quête de plaisirs entravait notre quête du bonheur ?
Robert Lustig, endocrinologue américain célèbre pour ses travaux sur l’addiction aux sucres, distingue, preuves scientifiques à l’appui, plaisirs et bonheur.
L’endocrinologue pédiatrique Robert Lustig a publié quelques best-sellers aux Etats-Unis notamment sur le sucre, principal responsable de l’obésité.
Son propos : différencier les plaisirs du bonheur, deux concepts trop souvent confondus et qui ne dépendent pas du même neurotransmetteur.
L’hormone dopamine, l’éphémère plaisir
Responsable de la sensation de plaisir, la dopamine stimule, excite et crée un plaisir de courte durée, instinctif, matériel et solitaire. Elle alimente le "circuit de récompense" qui peut générer des addictions. Selon Robert Lustig, les addictions de toutes sortes (réseaux sociaux, achats compulsifs, drogues, jeux vidéo, pornographie) s’expliquent de manière scientifique : surstimulés par l’excès de dopamine, certains neurones meurent, ce qui laisse les récepteurs à cette hormone inoccupés, d’où la sensation de vide ressentie par les addicts en tout genre.
"La fois suivante, vous avez besoin d’une plus grosse dose (…) pour finalement prendre une énorme dose avec aucun effet", détaille-t-il.
Plus vous recherchez le bonheur, plus vous serez malheureux.
Robert Lustig
L’hormone sérotonine, la lente quête du bonheur
La sérotonine désigne une hormone indissociable du bonheur. Elle dure plus longtemps que l’effet "dopant" de l’autre hormone. L’endocrinologue précise que "c’est le sentiment de ne faire qu’un avec le monde".
La sérotonine inhibe les neurones au lieu de les stimuler. "Donc vous ne pouvez pas surdoser vos neurones en sérotonine", indique Lustig.
Problème : les deux hormones sont liées. Ainsi, plus la dopamine augmente, plus le niveau de sérotonine risque de baisser. L’auteur conclut : "Plus vous recherchez le bonheur, plus vous serez malheureux."
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