Comment le stress psychologique accroit-il le risque de maladies cardiovasculaires ?
Depuis des décennies, le stress psychologique et émotionnel est identifié comme un facteur de risque cardiovasculaire par les épidémiologistes. En revanche, les processus physiologiques en jeu ne sont pas encore tous décrits. Plusieurs modèles explicatifs ont été proposés, que les chercheurs essaient de confronter à l’expérience. De nouveaux travaux impliquant l’imagerie cérébrale, publiés dans The Lancet, vont leur permettre d’affiner leurs hypothèses.
Ces travaux concernent une structure située au cœur du cerveau - l’amygdale cérébrale. C'est ici que les signaux issus de nos sens sont analysés de façon globale, avant l'émission de signaux chimiques et électriques qui se traduisent par les sensations de plaisir, de peur, ou d’anxiété[1]. Des lésions de l’amygdale sont, en effet, liées à des altérations importantes de ces sensations.
Les expériences décrites dans The Lancet, réalisées chez l'homme, montrent une très forte corrélation entre une forte activité dans l'amygdale, une augmentation de la production de globules blancs par la moelle osseuse, et des réactions de types inflammatoires au niveau des artères. Le phénomène avait déjà été observé chez la souris. Chez cet animal, des interactions chimiques entre l'amygdale et la moelle sont déjà identifiées. Les chercheurs vont désormais pouvoir déterminer si la ressemblance entre les deux espèces s'arrête là, ou si les mêmes mécanismes sont en jeu.
Interrogé par "Le Magazine de la santé", le cardiologue Gérard Helft tient à souligner que, quel que soit l'intérêt de ces travaux, ils ne doivent pas faire croire que le stress serait le seul ou le premier des facteurs de risques cardiovasculaires : "Les facteurs de risques cardiovasculaires principaux des maladies cardiaques sont : le tabagisme, l’excès de tension artérielle, l’excès de cholestérol et l’excès de sucre, mais le stress vient après."
Si d’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre ce lien entre stress psychologique et maladies cardiovasculaires, celui-ci reste est un élément supplémentaire à prendre en compte dans le suivi des malades.
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[1] Une synthèse datée de 2003 (en anglais), publiée dans Reviews in the neuroscience, peut constituer une bonne introduction générale sur le sujet.
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