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Les crèmes solaires "résistantes à l’eau" le sont-elles vraiment ?

L’efficacité des écrans solaires « waterproof » se limite en réalité souvent à une seule baignade, surtout dans de l’eau salée ou chlorée...
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Publié Mis à jour
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Les crèmes solaires « résistantes à l’eau » le sont-elles vraiment ? (cc-by Anne Del Socorro)

Étaler généreusement la crème solaire sur le moindre centimètre carré de peau exposée au soleil (y compris derrière les oreilles) : voilà un excellent réflexe, peu à peu entré dans les mœurs des vacanciers ! Mais cette protection décroit au fil des heures, avec les frottements du sable, la transpiration et le contact de l’eau… même quand la crème est estampillée « waterproof ».

En effet, pour pouvoir afficher ce terme sur l’étiquette, les normes auxquelles se réfèrent les fabricants manqueraient quelque peu de réalisme, de l’avis de nombreuses associations de consommateurs, mais aussi de chercheurs et de dermatologues. L’un des protocoles les plus courants consiste à mesurer l’évolution du niveau de protection solaire après deux immersions de vingt minutes dans de l’eau douce en mouvement. Pour passer le test, la quantité de rayons UVB bloqués ne doit pas avoir décru de plus de 50%.

Voir également : Indices de protection : des crèmes solaires trompeuses

Des promesses qui tombent à l'eau

Fin mai, la plus ancienne association de consommateurs du Royaume-Uni a pointé du doigt à la fois le manque de fiabilité et d’intérêt d’une telle méthode. En effectuant le fameux test avec de l’eau salée ou de l’eau chlorée sur deux crèmes de marques, l’un des produits a vu son efficacité décroître de près de 60%. Et, par le passé, diverses publications scientifiques ont identifié des écarts de performance notables selon la nature de l’eau utilisée. Selon d’autres recherches, si les produits "waterproof" tiennent bien leur promesse pour un corps qui reste immergé dans l’eau, leurs qualités sont moindres pour toutes les parties à l’interface avec l’air ambiant, et une fois le corps sorti de l’eau.

La résistance à l’eau de ces crèmes n’est pas à proprement parler une fausse promesse, mais elle ne doit pas être sur-interprétée. Le nageur qui y recourt est probablement mieux protégé qu’avec les crèmes classiques durant sa baignade. En revanche, cela ne le dispense surtout pas de se crémer de nouveau au sortir de l’eau (ou après avoir joué dans le sable), afin de maintenir la protection à son niveau optimal…

Toutes les crèmes ne se valent pas

Il est important de rappeler qu’aucune crème solaire ne protège à 100% des UVA et UVB. Les indices de protection présents sur l’étiquette (de "6" à "plus de 50") renvoient à un niveau de protection contre les UVB, les rayons qui atteignent les couches supérieures de l'épiderme et sont les responsables des coups de soleil. Il est important de vérifier que la crème utilisée revendique une efficacité contre les UVA, afin de réduire efficacement les autres risques tels qu’allergies solaires et cancers de la peau.

N’ayez pas peur d’être généreux sur la crème solaire. En effet, l’efficacité de ces produits est évaluée pour des quantités importantes (2 mg par cm2 de peau, ce qui correspond au volume de six cuillères à café pour un corps d’adulte). Or, de récents travaux français ont montré que les vacanciers en mettent généralement deux fois moins, ce qui divise d’au moins autant les performances du produit !

Que l’on se baigne ou pas, de nombreux dermatologues préconisent de se crémer au plus tard toutes les deux heures. Plus généralement, il est conseillé d’éviter de s’exposer aux heures où le soleil est le plus haut dans le ciel (entre 11 heures et 16 heures). La protection la plus efficace reste le fait de se mettre à l'ombre ! Enfin, il ne faut pas hésiter à compléter la protection de la crème par le port d'un T-shirt et d'un chapeau à larges bords.

la rédaction d'Allodocteurs.fr

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