Les autorités sanitaires confirment le lien entre l'exposition à l'amiante et certains cancers du larynx et des ovaires
L'Anses avait été saisie par plusieurs ministères pour évaluer le lien entre ces cancers et l'exposition à l'amiante.
Certains cancers du larynx et des ovaires sont bien liés à une exposition à l'amiante, ont confirmé les autorités sanitaires françaises, lundi 19 septembre. Ces deux types de cancers sont "sous-déclarés et sous-reconnus" quand ils sont liés à une exposition professionnelle à ce matériau, a estimé l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
L'amiante, utilisé pendant plusieurs décennies au cours du XXe siècle dans la construction de bâtiments, est désormais interdit dans de nombreux pays comme la France, en raison de ses effets dangereux pour la santé. Son lien avec les cancers du larynx ou des ovaires était déjà reconnu depuis plusieurs années par différents organismes, dont l'Institut de veille sanitaire (ancêtre de Santé publique France) et, à l'étranger, le Centre international de recherche sur le cancer, lié à l'ONU. Il est toutefois documenté de manière moins bien détaillée que pour d'autres cancers, comme ceux de la plèvre ou du poumon.
La reconnaissance de la maladie professionnelle facilitée
L'Anses avait été saisie par plusieurs ministères (Santé, Travail...) pour évaluer le sujet et vient de rendre un rapport dans lequel elle confirme l'existence d'un lien de cause à effet entre ces cancers et l'exposition à l'amiante. Elle ouvre ainsi la voie à une meilleure indemnisation des malades, en favorisant leur reconnaissance comme maladie professionnelle. Elle se prononce pour la création de tableaux de maladies professionnelles pour les cancers du larynx et des ovaires, comme c'est déjà le cas pour ceux des voies bronchopulmonaires.
Une telle mesure créerait une "présomption d'origine" pour les cancers concernés, ce qui faciliterait les démarches des patients. "Actuellement, il est déjà possible de faire reconnaître ces cancers en tant que maladie professionnelle, mais cela demande à la victime d'apporter la preuve du lien entre le cancer et son travail", a expliqué Alexandra Papadopoulos, cadre de l'Anses. En revanche, l'agence n'a pas examiné le lien entre l'amiante et d'autres cancers (pharynx, estomac, colorectaux…), alors que cela lui avait été demandé. Elle explique ce choix par des considérations de "ressources" et de "calendrier".
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