Le cancer, première cause de mortalité en Europe de l'Ouest
Alors que les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité dans le monde, 12 pays européens dérogent désormais à la règle. En France, en Espagne ou encore au Royaume-Uni, le cancer est devenue la cause principale de décès, selon une étude épidémiologique publiée le 15 août dans la revue European Heart Journal. Quatre millions d'Européens meurent chaque année des suites d'un infarctus ou encore d'un AVC, soit 31,5% des décès. Seulement, dans 12 des 53 pays étudiés[1], c'est bien le cancer qui arrive en tête des facteurs entraînant la mort.
Belgique, Danemark, France, Luxembourg, Italie… Tous ces pays occidentaux ont la particularité d'être parmi les plus privilégiés d'Europe, révélant une grande disparité au sein même du continent. En France, par exemple, 92.375 hommes meurent d'un cancer contre 64.711 d'une maladie cardiovasculaire, en 2011.
Des disparités géographiques fortes
Les résultats de l'étude restent très contrastés puisque dans l'ensemble de l'Europe, les maladies cardiovasculaires font toujours deux fois plus de victimes que les cancers. Par ailleurs, ces inégalités sont également très variables à l'intérieur même des pays. En France par exemple, si les hommes succombent d'avantage à un cancer, les femmes quant à elles continuent à mourir plus de maladies cardiovasculaires. Et ces statistiques sont totalement inverses au Danemark et en Israël.
Par ailleurs, ces travaux ne prennent pas en compte certains facteurs de mortalité comme les maladies néonatales, métaboliques ou encore les accidents. L'intérêt principal de l'étude est surtout de souligner l'inégalité territoriale entre Europe occidentale et orientale, autour de la gestion des risques cardiovasculaires.
Comment expliquer alors ce changement de paradigme en Europe de l'Ouest ?
Est-ce le cancer qui explose ou les maladies cardiovasculaires qui reculent ? En réalité, impossible de donner une réponse certaine, même si les chercheurs se félicitent des progrès des politiques de prévention des risques cardiaques dans ces mêmes pays. Le vieillissement de la population, et la baisse de la natalité, dans cette partie de l'Europe pourraient également expliquer ces différences Est-Ouest.
Quoi qu'il en soit, ces résultats épidémiologiques ne remettent absolument pas en cause les progrès des traitements et de la prise en charge des cancers. Pour les auteurs, ils devraient surtout orienter les politiques de santé publique dans le sens d'une prévention des risques cardiovasculaires.
En France, le cancer est déjà la première cause de mortalité depuis plus de dix ans, selon l'Inserm, suivie des maladies cardiovasculaires et des causes externes de décès, tels les accidents ou les suicides.
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[1] L'étude inclut des pays européens au sens large, membre de l'OMS.
Source : Cardiovascular disease in Europe: epidemiological update 2016. Townsend et al. European Heart Journal, 15 août 2016.
DOI: http://dx.doi.org/10.1093/eurheartj/ehw334
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