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Une étude "rassurante" sur les risques liés aux vaccins contre le cancer du col de l'utérus

Selon un étude de l'Agence française du médicament, dévoilée lundi, ces vaccins, accusés d'être à l'origine de cas de maladies auto-immunes, présentent des "bénéfices (...) bien plus importants" que les "risques" qu'ils peuvent représenter.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Gardasil fait partie des vaccins contre les infections à papillomavirus, qui sont contestés par certaines associations et patientes. (MAXPPP)

Les vaccins contre les infections à papillomavirus (HPV), contestés par certaines patientes qui en ont bénéficié, ne sont pas responsables de sclérose en plaques, ni d'autres maladies auto-immunes. C'est ce qu'assure, lundi 14 septembre, l'Agence française du médicament (ANSM), après une vaste étude portant sur plus de 2 millions d'adolescentes.

Les résultats de cette étude, menée conjointement par l'Assurance-maladie et l'ANSM "sont rassurants" et confirment les données d'autres recherches, notamment internationales, sur le risque de maladies auto-immunes consécutives à cette vaccination, souligne l'agence sanitaire. Au total, "les bénéfices attendus de cette vaccination en termes de santé publique restent bien plus importants que les risques auxquels elle peut exposer les jeunes filles", ajoute-t-elle.

Pas de remise en cause la balance bénéfice-risque

Toutefois, l'étude relève une augmentation "probable" du risque de syndrome de Guillain-Barré (une atteinte des nerfs) après vaccination. Un risque qui reste "limité, compte tenu de la rareté de la maladie : de l'ordre de 1 à 2 cas supplémentaires pour 100 000 jeunes filles vaccinées". Ce risque, qui est d'ailleurs mentionné sur la notice du Gardasil, ne remet pas en cause la balance bénéfice-risque de la vaccination, affirme l'ANSM.

Cette nouvelle étude a été réalisée sur les jeunes filles affiliées au régime général de la Sécurité sociale, âgées de 13 à 16 ans révolus entre janvier 2008 et décembre 2012, soit plus de 2,2 millions d'adolescentes. Parmi elles, environ 840 000 avaient été vaccinées contre les infections à HPV et 1,4 million n'avaient pas été vaccinées, précise l'ANSM.
 
La vaccination contre les infections à HPV vise à protéger contre les maladies provoquées par ces virus : lésions précancéreuses du col de l'utérus, de la vulve, du vagin et de l'anus, ainsi que verrues génitales ("crêtes de coq"). Elle ambitionne également de prévenir, à terme, le cancer du col de l'utérus et de l'anus. La contamination se fait le plus souvent dans les premières années de la vie sexuelle.

Les vaccins concernés, le Gardasil du franco-américain Sanofi Pasteur MSD, et le Cervarix de GlaxoSmithKline (GSK) sont sous surveillance renforcée des autorités françaises et européennes depuis leur commercialisation.

Plusieurs plaintes contre Sanofi Pasteur MSD

En France, la vaccination est recommandée par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu'à 19 ans. Mais cette vaccination, contestée par des associations et des patientes, a fait l'objet de plaintes en 2014 dans l'Hexagone contre Sanofi Pasteur MSD. Son vaccin a été accusé d'être à l'origine de cas de maladies auto-immunes, notamment de sclérose en plaques.

Près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus sont diagnostiqués chaque année en France et le nombre de décès liés à ce cancer est de 1 000 par an, rappelle l'ANSM.

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