Affaire du centre de don des corps à Paris : "Il faut que justice soit rendue à nos proches" clame la fille d'une femme qui a donné son corps à la science
Plusieurs familles de personnes qui ont donné leur corps à la science ont prévu de manifester jeudi 27 février à Paris, devant le centre du don des corps.
Jeudi 27 février, Christine Letellier, la fille de Liliane, une Havraise qui a légué son corps à la science, va manifester à Paris comme de nombreuses autres familles devant le centre du don des corps, rapporte France Bleu Normandie. Le centre a été épinglé par l'hebdomadaire l'Express qui a révélé fin novembre 2019 les conditions indignes dans lesquelles les dépouilles étaient conservées.
Liliane est morte en 2017. Sa famille a porté plainte contre X pour atteinte à l'intégrité d'un cadavre, comme au moins 23 autres familles (le collectif évoque désormais 37 plaintes). Une enquête est ouverte par le parquet de Paris. Christine Letellier se dit en colère. "Il faut que les responsables soient punis, que justice soit rendue à nos proches ! Nos esprits ne seront pas libérés tant que cela n'aura pas abouti de ce côté-là." Elle demande donc la saisie d'un juge d'instruction. Christine souhaite aussi que le don des corps soit plus encadré dans le futur, "pour éviter qu'une telle horreur ne se reproduise".
"Se retrouver comme un détritus sur une décharge, c'est absolument inadmissible !"
Donner son corps à la science, "c'était son choix", explique la fille de Liliane : "Maman aurait su ce qu'il allait advenir de son corps, jamais elle n'aurait signé", poursuit-elle. "Maman a fait cela dans un but humanitaire, pour aider la médecine, pour faire avancer les recherches médicales, pour que l'on en bénéficie peut-être tous un jour. Se retrouver comme un détritus sur une décharge, c'est absolument inadmissible !"
Pour la fille de Liliane, les révélations de l’hebdomadaire sonnent comme un second deuil, à recommencer. "Vous vous rendez compte comment elle a fini ? Empilée sur des corps, laissée en état de décomposition au milieu des rats, des souris, les mouches qui viennent pondre dessus. C'est épouvantable. On ne peut pas le croire, on ne ferait pas ça à des animaux", a-t-elle déclaré, révoltée.
Depuis les révélations de l'Express, le centre de don des corps a été fermé en décembre dernier sur décision administrative à la demande du ministère de la Santé.
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