Une pétition réclame l'interdiction dans l'alimentation des sels de nitrites, considérés comme "cancérogènes probables"
"Lorsqu'on les ingère, ils peuvent entraîner la formation de composés cancérogènes dans notre estomac : des nitrosamines", expliquent l'ONG Foodwatch, l'application Yuka et la Ligue contre le cancer, à l'origine de cette pétition.
"Stop aux nitrites". L'ONG Foodwatch, l'application Yuka et la Ligue contre le cancer annoncent, mercredi 20 novembre, le lancement d'une pétition pour demander l'interdiction des sels de nitrites dans l'alimentation, du fait de leur rôle dans l'apparition de certains cancers digestifs.
"Il faut tout simplement interdire leur ajout dans nos denrées alimentaires" car "lorsqu'on les ingère, ils peuvent entraîner la formation de composés cancérogènes dans notre estomac : des nitrosamines", estiment les trois organisations, qui adressent cette pétition à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
C'est la responsabilité des autorités publiques de renforcer les règles, en interdisant tous les additifs reconnus dangereux.
Camille Dorioz, de Foodwatchdans un communiqué
Le centre de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (Circ) a classé en 2010 ces substances comme "cancérogènes probables" chez l'homme, "quand l'ingestion se fait dans des conditions permettant une nitrosation endogène", c'est-à-dire leur transformation en molécules telles que les nitrosamines à l'intérieur de l'organisme.
Surtout utilisés dans la charcuterie
La présence de ces additifs dans la charcuterie industrielle avait conduit le Circ à classer la viande transformée comme cancérogène avéré en 2015. Le centre de recherche estimait alors que la consommation de 50 grammes par jour de ce type d'aliment augmentait le risque de cancer colorectal de 18%, rappellent Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer. Ce classement ne fait toutefois pas l'unanimité dans la communauté scientifique.
Les nitrites et nitrates, parfois signalés sur l'étiquette sous les codes E249, E250, E251 et E252, sont surtout utilisés dans la charcuterie (jambon, saucisses, pâtés, etc.). Ils facilitent sa conservation tout en lui donnant sa couleur rose. Alors que l'utilisation de ces additifs est de plus en plus contestée depuis quelques années, les industriels assurent qu'il est très difficile de s'en passer. Ils font aussi valoir que les nitrates empêchent la formation de microbes responsables d'intoxications graves, comme le botulisme.
Mais pour les trois organisations à l'origine de la pétition, l'essor récent du marché de la charcuterie "sans nitrite" est la "preuve que les industriels savent s'en passer quand ils le veulent". Le 24 octobre, l'Assemblée nationale avait rejeté un amendement déposé par le député MoDem Richard Ramos, qui proposait d'instaurer une taxe de 0,10 centime d'euro par kilogramme sur les produits de charcuterie contenant des additifs nitrés. La ministre de la Santé avait estimé que la dangerosité de ces substances n'était pas encore étayée scientifiquement.
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