Quel est le meilleur régime pour soi et pour la planète ?
En divisant par deux la consommation mondiale de viande rouge et de sucre et en doublant celle des fruits, des légumes et des noix, il est possible de nourrir sainement 10 milliards d'humains d'ici à 2050 tout en préservant la planète. C’est la conclusion d’un groupe de 37 experts de 16 pays qui ont travaillé pendant trois ans sur la question, et qui publient un rapport le 16 janvier. Le document, coréalisé par la revue médicale The Lancet et l'ONG Fondation EAT, plaide pour une "transformation radicale" de nos habitudes alimentaires.
"Les régimes alimentaires actuels sont une menace pour les gens et pour la planète"
Pour protéger sa santé tout en préservant l'environnement, il faut, selon ces experts, consommer au quotidien, en moyenne, 300 grammes de légumes, 200 grammes de fruits, 200 grammes de graines entières (riz, blé, maïs, etc.), 250 grammes de lait entier (ou équivalent), et seulement 14 grammes de viande rouge. C’est 10 fois moins qu'un steak de taille classique. A défaut de viande rouge, les protéines pourraient provenir de la consommation de volaille (29 grammes), de poisson (28 grammes), d'œufs (13 grammes) voire de noix en tout genre (50 grammes).
Selon eux, un tel régime permettrait d'éviter environ "11 millions de décès prématurés par an" dans le monde, soit un cinquième du nombre total de morts, alors que la population mondiale atteindra 10 milliards d'individus d'ici à 2050. "Les régimes alimentaires actuels poussent la Terre au-delà de ses limites et sont source de maladies : ils sont une menace à la fois pour les gens et pour la planète", expliquent les chercheurs.
Réduire de plus de 50% la consommation de sucres ajoutés
Mais les auteurs cherchent à rassurer : il n’est pas question de demander à chacun de suivre un régime strictement identique. Ceux-ci ont en effet établi des "fourchettes d'ingestions recommandées par groupes d'aliments", et le régime peut être adapté selon "la culture, la géographie et la démographie". Il est néanmoins nécessaire, selon eux, de "réduire de plus de 50% la consommation d'aliments moins sains, tels que les sucres ajoutés" et d'éviter les aliments ultratransformés.
"La façon dont nous mangeons est l'une des causes principales […] des maladies non-transmissibles" comme l’obésité, les maladies cardio-vasculaire ou le diabète, a précisé à l'AFP le Pr Tim Lang, l'un des auteurs de l'étude. "De la même manière que notre système alimentaire a radicalement changé au XXe siècle, nous estimons qu'il doit changer radicalement au XXIe", a-t-il ajouté.
Avec AFP
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