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Obésité : "Le mot régime doit disparaître" lance un médecin, qui défend l'alimentation équilibrée et l'activité physique

Alexandre Feltz, médecin et élu à la mairie de Strasbourg, dénonce les "pseudos-gourous" qui proposent des régimes. Selon lui, la lutte contre l'obésité repose sur l'alimentation et l'activité physique.

Article rédigé par franceinfo
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Alexandre Feltz, médecin généraliste, adjoint au maire de Strasbourg sur les questions de santé appelle à faire disparaître le mot "régime"
 (AFP)

La journée européenne de l’obésité a lieu vendredi 18 mai. Un phénomène qui touche 15% de la population européenne et 15% des Français. Deux régions sont plus particulièrement concernées dans l'hexagone : l’Alsace et les Hauts-de-France. Alexandre Feltz est justement médecin généraliste et adjoint au maire de Strasbourg sur les questions de santé. Invité de franceinfo, il a appelé vendredi au changement : "Le mot régime doit disparaître. Il faut être très coercitif sur les pseudo-gourous qui proposent ça." "C’est bien l’accompagnement par son médecin généraliste ou spécialiste, l’alimentation équilibrée et rythmée et l’activité physique qui sont les traitements de la prise en charge de l’obésité et du surpoids", rappelle le professionnel de santé.  

franceinfo : 15% des Français sont obèses. Quelle est l’évolution en France par rapport à nos voisins européens ?  

Alexandre Feltz : C’est à peu près dans la moyenne. Il y a une stabilité mais avec des inégalités sociales très importantes qui s’aggravent. Les personnes qui ont moins de moyens financiers souffrent davantage d’obésité, autant chez les enfants que chez les adultes. Mais on sait que dans les problèmes alimentaires ou d’activité physique, qui sont les deux déterminants majeurs de l’obésité, les facteurs de changement sont complexes et nécessitent souvent un accompagnement professionnalisé.  

L’obésité est une bombe à retardement pour les prochaines décennies avec d’autres maladies liées ?

Le diabète, l’hypertension, le cancer et les maladies cardiovasculaires sont très liées à l’obésité. Ce n’est pas seulement un problème esthétique, c'est surtout un problème de santé. Il faut prévenir le plus tôt possible, surtout les enfants. Et puis le mot régime devrait disparaître. Il faut être très coercitif sur les pseudo-gourous qui proposent ça. C’est bien l’accompagnement par son médecin généraliste ou par un spécialiste, l’alimentation équilibrée et rythmée et l’activité physique qui sont les traitements de la prise en charge de l’obésité et du surpoids.    

Vous plaidez pour le sport-santé sur ordonnance. Comment ça marche ?  

Lorsque des personnes ont un problème d’obésité, elles vont voir leur médecin traitant. Il va discuter et remettre une ordonnance d’activité physique adaptée à l'état de santé. Vous allez rencontrer un éducateur sportif formé qui va vous mettre en place un protocole d’activité physique en lien avec votre médecin. Très souvent, lorsque les gens sont seuls, ils vont se remettre à des activités physiques très fortes, très violentes qui vont être plus néfastes que bénéfiques pour la santé. Lorsque les villes s’engagent, c’est gratuit la première année. Et c’est une tarification solidaire la deuxième et troisième année, les personnes payent selon leurs revenus. Il est très important d’avoir un accompagnement professionnalisé mais aussi financier. C’est une décision politique. La ministre des Sports, Laura Flessel, s’est engagée très largement dans ce dispositif. La ministre de la Santé doit le faire aussi pour qu’on ait des moyens partout en France pour accompagner les personnes qui ont des problèmes d’obésité. Et ça ne passe pas seulement par le remboursement de la chirurgie de l’obésité.    

60 000 personnes sont opérées chaque année en raison de leur obésité. C’est 20 fois plus en 20 ans. Est-ce trop prescrit, est-ce la bonne solution ?  

Ça ne doit pas être la référence. Plus de 500 000 personnes en ont bénéficié. Ils n’ont plus d’estomac ou des morceaux d’estomac et ont donc des vies très difficiles, au niveau alimentaire mais aussi psychique. Il faut investir dans l’activité physique et dans l’alimentation. En dehors de ces éléments médicaux, il faut avoir des plans de développement de pistes cyclables, d’aires piétonnes. Il faut que l’État mette en place un grand plan vélo, c’est un mode de prévention de l’obésité. Ce sont des modes de déplacement actif très importants que l'on peut et que l'on doit développer partout en France, pour que les gens puissent bouger pour leur santé et prévenir notamment l’obésité.    

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