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Listeria dans des légumes surgelés : "Le problème est la traçabilité du produit"

Jean-Yves Mano, président de l'association de consommateurs CLCV, regrette sur franceinfo les problèmes de traçabilité des produits alimentaire alors que plusieurs distributeurs rappellent des produits à base de légumes potentiellement contaminés à la listeria.

Article rédigé par franceinfo
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Les produits concernés sont, entre autre, les légumes vapeurs "carottes brocolis, maïs", de la marque Freshona vendus chez Lidl, la salade landaise et gésiers Loste Tradi-France de Carrefour ou le Mélange mexicain Leader Price. (I. ROZENBAUM & F. CIROU / MAXPPP)

Alors que plusieurs distributeurs rappellent des produits à base de légumes potentiellement contaminés à la listeria, après que la bactérie a été détectée dans une usine hongroise du groupe Greenyard et provoqué 9 décès en Europe, Jean-Yves Mano, président de l'association de consommateurs CLCV, regrette, vendredi 20 juillet, sur franceinfo, les problèmes de traçabilité de ces produits.

Est-on, après l'affaire Lactalis, en présence d'une nouvelle crise sanitaire majeure ?

Il faut savoir que, aujourd'hui, il n'y a pas une journée sans qu'il y ait un produit rappelé dans notre pays, ça devient dramatique. Il se trouve que l'affaire Lactalis est montée en puissance, on s'est aperçu à cette époque-là des difficultés qu'il y avait à tracer les produits, et nous sommes dans un cas semblable : une usine en Hongrie, qui fabrique depuis deux ans des produits qui se retrouvent dans des produits manufacturés, alimentaires, dont on ne sait pas trop où ils sont aujourd'hui, parce que la liste n'est sûrement pas exhaustive. On dit que, aujourd'hui en France, il n'y a aucun danger de contamination, on n'en sait rien. Ce qui est certain, c'est que, en mangeant des haricots et des petits pois, on peut avoir des risques sanitaires extrêmement graves pour sa santé, y compris sa vie.


Dans cette affaire Greenyard, les premiers signalements remontent à 2015. Pourquoi a-t-il fallu trois ans pour que l'on remonte à l'origine de la contamination ?

Le problème est la traçabilité du produit. A partir du moment où certaines entreprises n'ont pas signalé la vente de produits, soit à des intermédiaires, soit à des fabricants, soit à des grossistes qui intègrent ce type de produit dans des compositions ultérieures, on voit bien que la traçabilité n'est pas suffisante malgré les codes qui existent sur l'ensemble des emballages. Et donc, il y a d'énormes progrès à faire en la matière. Et ça, ça concerne les fabricants qui sont les premiers responsables. Derrière, vous avez les distributeurs qui, eux, sont très mobilisés et très engagés.

On se rappelle des couacs dans le rappel des laits infantiles, où certaines boîtes étaient restées en rayon après l'alerte. De telles défaillances peuvent-elles se reproduire aujourd'hui ?

C'est malheureusement possible, bien que j'imagine qu'il y a une sensibilité particulière de l'ensemble des distributeurs aujourd'hui, une pression médiatique, et puis une vigilance des consommateurs qui monte. C'est pour cela que nous avons élaboré, dans un rapport que nous avons remis à Bruno Le Maire, un certain nombre de mesures à prendre, bien évidemment graduelles en fonction du danger, qui va de l'affichage visible assez fort pour alerte le consommateur, le blocage en caisse potentiel des cartes de fidélité, et qui peut aller ultérieurement vers la trace des clients qui ont acheté ce produit qui serait encore commercialisé, via les cartes bleues. Tout ceci prendra du temps à mettre en place. Même si ça a été fait par certains groupes dans l'affaire Lactalis, cela nécessite une modification réglementaire sur le plan des coordonnées bancaires et personnelles. Mais il y a quand même des mesures de bon sens : sensibilisation du personnel de tous les distributeurs, sensibilisation des consommateurs, alerte médiatique.

A-t-on réagi suffisamment vite sur ce rappel des produits Greenyard ?

Objectivement, non. En Angleterre, c'est une affaire qui fait scandale depuis plusieurs mois, ce n'est pas le cas en France. On a découvert tardivement que certaines compositions des produits préparés étaient dépendantes de ce type de produit.

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