Les fruits et légumes des cultures urbaines sont-ils contaminés par la pollution ?

Faire pousser des fruits et des légumes sur les toits des villes a tout l'air d'une bonne idée. Seulement, la pollution ne risque pas de contaminer ces cultures ? "Selon les spécialistes, pas tellement", assure la journaliste de France 2 Justine Weyl. "Au contraire, plus on est haut, moins l'air est pollué, puisque les métaux lourds comme le plomb restent au niveau du sol. Au-delà du troisième étage, les risques de contamination sont donc limités. Mais cela dépend bien sûr de l'emplacement : le niveau de pollution ne sera pas le même à proximité d'une rue avec beaucoup de circulation, que dans un quartier piéton", explique-t-elle.

Les jardins ouvriers les plus exposés à la pollution

Mais alors qu'en est-il des cultures urbaines au sol, celles que l'on appelle les jardins ouvriers ? "Ils présentent plus de risques parce que la terre est souvent plus polluée que l'air, puisqu'elle absorbe tout. Dans les villes au fort passé industriel ou à proximité de zones d'enfouissement de déchets, le risque est plus élevé", indique-t-elle. "Une étude réalisée il y a quelques années à Berlin a révélé que la concentration de métaux était deux fois plus élevée dans les produits cultivés en ville que dans ceux proposés dans les rayons des supermarchés". Méfiance, donc.

Enfin, certains légumes sont plus susceptibles de contenir des traces de pollution, tels que les légumes-racines comme les carottes ou les navets. Viennent ensuite les légumes-feuilles comme les salades, les haricots et les épinards, puis les légumes-fruits que sont les tomates ou les courges. Attention aussi avec les plantes aromatiques qui, puisqu'elles sont vivaces, accumulent les polluants au fil des mois. Reste à bien laver ses produits pour se débarrasser des polluants.