Le dioxyde de titane présent dans deux tiers des dentifrices
Il faut se brosser les dents, trois fois par jour. Mais attention, cette activité quotidienne pourrait se révéler bien plus dangereuse pour la santé, alerte Agir pour l’environnement. En cause : le dioxyde de titane. Ce colorant est controversé car il contient des nanoparticules., et serait largement présent dans les dentifrices, selon une enquête de l’association, publiée ce jeudi 28 mars.
Le dioxyde de titane est indiqué sur les étiquettes comme TiO2, E171, CI 77 891 ou titanium dioxide.
Un dentifrice pour enfant sur deux
L'association a étudié 408 dentifrices, dont 59 pour enfants vendus dans les grandes surfaces, pharmacies, parapharmacies et magasins bio. Les conclusions sont assez préoccupantes. Il en ressort que "deux tiers des dentifrices (271 dentifrices sur 408) contiennent du dioxyde de titane".
Encore plus inquiétant, "un dentifrice pour enfants sur deux en contient (29 dentifrices sur 59)", et "aucun des 271 dentifrices ne précise sur son emballage si le dioxyde de titane présent est à l'état nanoparticulaire".
Enquête exclusive d'@APEnvironnement : 2/3 des dentifrices contiennent du dioxyde de titane, substance potentiellement cancérigène ! #stopnano. Informez-vous sur https://t.co/rBksStOONt pic.twitter.com/dLj6be4G6x
— APE (@APEnvironnement) 28 mars 2019
- Lire aussi : L'appel d'associations pour interdire un additif controversé, le dioxyde de titane (E171)
Une suspension dans les produits alimentaires, mais pas dans les dentifrices
Le dioxyde de titane est un composé chimique qui contient des nanoparticules, c’est-à-dire, des particules dont la taille est inférieure à 100 nanomètres. Ce qui soulève l'inquiétude depuis plusieurs années des associations de défense des consommateurs et de l'environnement.
En mai dernier, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Brune Poirson, avait annoncé la suspension de l'utilisation du dioxyde de titane dans les produits alimentaires d'ici fin 2018. Un arrêté doit être signé à la mi-avril par Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie et des Finances s’y était engagé dans un communiqué le 11 janvier dernier.
"Il serait incohérent de tolérer le dioxyde de titane dans les dentifrices alors qu’on l’interdit dans l’alimentation", explique Magali Ringoot, responsable de la campagne sur les nanomatériaux à Agir pour l’Environnement. "Nous sommes fortement exposés à cette substance, parce que nous l’ingérons en partie, surtout les enfants, et parce qu’elle est en contact quotidien avec notre bouche, muqueuse fragile et perméable.", rappelle Mme Ringoot.
Agir pour l’environnement, reçue par Bruno Le Maire
Agir pour l'environnement, qui doit être reçue ce jeudi 28 mars par le cabinet de Bruno Le Maire, demande "l'élargissement de l'arrêté de suspension du dioxyde de titane à tous les produits qui peuvent être totalement ou partiellement ingérés : dentifrices et médicaments".
L’association réclame également "une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour vérifier si l'absence de la mention "nano" sur l'étiquetage des dentifrices est justifiée, ainsi que des sanctions dissuasives pour les fraudeurs".
Diminuer sa consommation de dentifrice
En attendant, pour aider les consommateurs dans leur choix, Agir pour l’Environnement met à disposition une base de données en ligne des dentifrices avec et sans dioxyde de titane, disponible sur le site dentifrice.infoconso.org. "Il faut développer un regard critique sur la composition des dentifrices et se méfier du marketing qui peut être trompeur", rappelle également l’association.
De même, selon l’association, il convient de "relativiser l’importance du dentifrice. C’est avant tout l’action mécanique du brossage qui compte. Une petite quantité de dentifrice, de la taille d’un grain de maïs, suffit".
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