"Une trouille pour nous et pour les élèves" : des enseignants se mobilisent contre la présence d'amiante dans leur établissement
L'association nationale de défense des victimes de l'amiante appelle à manifester vendredi à Paris, avec un mot d'ordre sur la situation en milieu scolaire, comme celle d'un collège-lycée du Val-de-Marne, où plusieurs enseignants ont décidé d'exercer leur droit de retrait.
À Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), des professeurs du collège-lycée Georges Brassens exercent un droit de retrait depuis une dizaine de jours, en raison de l'amiante. C'est l'une des situations inquiétantes en milieu scolaire pointée par l'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) qui appelle à manifester vendredi 12 octobre à Paris.
Des incendies à répétition redoutés
Devant les grilles du collège-lycée Georges Brassens, Gwenaël, professeur d'histoire-géographie depuis quatre ans, donne une idée de la tonalité de l'ambiance : "Dans d’autres établissements, on parle des corrections de copies ou de la kermesse de l’école. Là, c’est l’amiante et la sécurité", confie-t-il. Ce professeur refuse d’enseigner dans sa salle habituelle depuis une dizaine de jours, depuis un incendie qui a forcément, dit-il, dégagé des fumées dangereuses. Même si le Conseil régional assure que les tests effectués sont dans les normes, "c’est une trouille pour nous et pour les élèves", affirme-t-il.
C’est un établissement où on rentre sans être sûr que les locaux soient sains.
Gwenaël, enseignantà franceinfo
"On ne sait pas à quoi on expose les élèves dans un établissement où il y a quand même eu une multiplication d’incendies", poursuit l'enseignant.
Les interrogations des familles
Cette inquiétude touche aussi Patrick, un père de famille qui a étudié dans ce groupe scolaire il y a plusieurs années. Aujourd'hui, c'est au tour de son fils, lycéen. "J’ai peur pour lui, six ans qu’il respire un air pollué...", lance-t-il. Il est effrayé à tel point qu'il n’oblige plus le lycéen à se rendre en cours le matin. "Honnêtement, je préfère que mon fils ne passe pas le bac et que dans dix ans il soit à mes côtés", affirme-t-il, plutôt qu’"il passe le bac et que dans deux ans je sois obligé d’inviter la famille à des obsèques."
Les enseignants et les parents sont convaincus de la présence de l'amiante dans d'autres établissements. C’est pourquoi ils demandent un recensement sur toute la France. D'après l'Andeva, beaucoup d'écoles, collèges et lycées ont été construits avant l'interdiction de l'amiante en 1997.
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