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"On ne se cachera pas pour mourir" : déboutés, les mineurs de Lorraine se porteront en cassation pour que soit reconnu le préjudice d'anxiété

Les 775 anciens mineurs de charbon de Moselle ont été déboutés par la cour d'appel de Metz, vendredi. Ils demandaient une révision à la hausse de leur indemnité après avoir été exposés dans leur travail à de nombreux produits dangereux, dont l'amiante.

Article rédigé par franceinfo
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Manifestations de mineurs dans la procédure contre l'amiante, en 2014, à Forbach (Moselle). (PHILIPPE RIEDINGER / MAXPPP)

La cour d'appel de Metz a débouté 755 anciens mineurs des Houillères du bassin de Lorraine de Freyming-Merlebach (Moselle). Les mineurs estimaient avoir été exposés à des produis dangereux dans leur travail et réclamaient une indemnité supérieure à ce qui leur a été alloué en première instance, en juin 2016, devant le conseil des prud'hommes de Forbach. L'indemnité pour préjudice d'anxiété s'élevait à 1 000 euros. François Dosso est membre de la cellule maladie professionnelle du syndicat CDFT-Mineurs, et il fait partie des 755 "gueules noires" déboutées vendredi 7 juillet.

franceinfo : Après la décision de la cour d'appel, vous allez vous pourvoir en cassation ?

François Dosso : La semaine dernière, lorsqu'on a pris contact avec la cour d'appel et qu'on nous a dit que ce n'était pas la peine de venir, on s'est bien dit qu'il y avait anguille sous roche. Nos craintes se confirment. Nous avons déjà relevé dans le jugement un certains nombres d'erreurs de droit. Donc, nous irons en cassation, ça c'est clair. En nous demandant de ne pas venir ils voulaient qu'on se cache, mais on ne se cachera pas. Les mineurs ne se cacheront pas pour mourir.

Nous avons tous été exposés à des éléments cancérogènes sans avoir été prévenu à l'époque. Aujourd'hui nous savons que nous avons été contaminés.

François Dosso, CDFT-Mineurs

à franceinfo

Par quoi se traduit ce préjudice d'anxiété que vous souhaitez voir reconnu ?

Nous vivons dans un monde clos dans les bassins miniers, il y a énormément de retraités des mines. Quand quelqu'un décède dans la rue, nous savons très bien de quoi il est décédé. Nous voyons des camarades décéder les uns après les autres à la suite à de maladies, des cancers, etc. Les plus jeunes se disent "c'est notre tour bientôt".  Nous voyons les conséquences de cette contamination dans notre vie de tous les jours. Aujourd'hui on ne fait pas l'aumône. On a des droits à faire respecter. Il n'y a aucune raison que quelqu'un qui a été exposé à l'amiante, donc à un seul cancérogène, puisse être pris en charge, alors que ceux qui étaient au fond de la mine pendant 30 ans exposés à 10, 20 cancérogènes, ne puissent pas l'être.

"Nous voyons des camarades décéder les uns après les autres à la suite à de maladies, des cancers", François Dosso, de la cellule maladie professionnelle du syndicat CDFT-Mineur à franceinfo.

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