Alstom condamné à verser 5 000 euros à 54 ex-salariés exposés à l'amiante
Les anciens employés de l'usine Alstom-Areva de Saint-Ouen réclamaient 15 000 euros de dommages et intérêts à l'entreprise au titre du "préjudice d'anxiété".
Alstom condamné. Le groupe français doit dédommager 54 ex-salariés de son site de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Ils demandaient réparation, au titre du préjudice d'anxiété, c'est-à-dire la crainte de développer des maladies graves à cause de leur ancien travail, pour avoir été "délibérément exposés", selon eux, à l'amiante au cours de leur carrière.
Le conseil des prud'hommes de Bobigny a décidé "de condamner Alstom à verser la somme de 5 000 euros à chacun, plus 500 euros au titre des frais de procédure", a déclaré Michel Ledoux, avocat des anciens salariés. Mais selon lui, cette somme est "en-dessous de ce qu'accorde généralement la Cour d'appel de Paris" et "un probable appel" est étudié. Contacté, Alstom n'a pas souhaité commenter cette décision.
"C'est la bouteille à moitié vide"
"Cette condamnation est une satisfaction et elle nous fait justice. Mais la somme versée est parmi les plus basses pour ce genre d'affaires, c'est la bouteille à moitié vide", a réagi de son côté Bernard Balestri, de l'Association des anciens salariés d'Alstom TSO, à l'origine de cette procédure. Les anciens employés réclamaient 15 000 euros de dommages et intérêts.
Selon l'association, huit anciens salariés sont morts ces dernières années d'un cancer lié à leur exposition à l'amiante, dont deux depuis l'audience, le 17 février. Une vingtaine d'autres ont contracté des maladies imputables à une contamination, comme des plaques pleurales ou des asbestoses. L'usine a compté jusqu'à 1 200 salariés dans les années 1970, avant sa fermeture en 2006. Elle a été classée en 2011 sur la liste des sites amiantés.
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