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Santé : la carte des déserts médicaux en France

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Article rédigé par franceinfo
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La santé encore avec cette carte des déserts médicaux publiée par l'Ordre des médecins. On y découvre les 3 régions où le nombre de médecins est le plus faible La Haute-Normandie, le Centre et surtout la Picardie où l'on compte 238 médecins pour 100.000 habitants. En Ile-de-France, le chiffre monte à 366 médecins. Illustration à Fressenneville, un petit village de 2.000 habitants. 5 généralistes travaillent ensemble dans une maison médicale, mais 3 d'entre eux ont plus de 65 ans. Ils continuent d'exercer, faute de successeurs. Leur cabinet ne désemplit pas.

Ils ont 200 ans à eux trois et 40 ans de pratique médicale chacun. A l'âge de la retraite, ils passent encore leurs journées dans le cabinet qu'ils ont créé dans les années 70.

Y a pas de successeur. Ça fait 6 ans que je mets des annonces. Et je n'ai eu aucune proposition valable.

Alors le Dr Decaux travaille 4 jours par semaine, en essayant de s'accorder un peu de vacances.

Je vais prendre 3 semaines le mois prochain, du fait de mon grand âge.

Dans la salle d'à côté, le Dr Blery, 66 ans.

Pourquoi vous continuez à faire des ordonnances au lieu de profiter de votre retraite.

Faut bien soigner les gens que je soigne depuis 40 ans.

On a tellement l'habitude que quand c'est pas lui, il faut se faire au jeune maintenant.

On a des remplaçants, tous aussi gentils les uns que les autres. Mais des successeurs, non.

Pas facile d'attirer les jeunes dans cette petite commune picarde. Alors le Dr Leuliette lui non plus ne raccroche pas la blouse.

Vous continuez de fumer, monsieur.

A quelques jours de ses 67 ans, il continue consultations et visites.

C'est un métier. Je n'aurais pas pu faire autre chose. Même si t'es crevé, tu rentres à la maison, t'es complètement boosté.

Il connaît les routes par coeur et soigné les familles dé génération én génération. Pour ses patients qu'il appelle par leur prénom, la présence du médecin est précieuse.

On a besoin de docteurs dans les petites campagnes. Sinon, vous êtes obligé de faire le 15, on va aux urgences. Après on dit que les urgences sont surchargées, mais c'est obligé.

Quel médecin demain s'occupera de ces malades ? La question angoisse Guy Leuliette. Qui visitera ceux qui comme cette retraitée de 84 ans ne peuvent pas se déplacer? Pas de réponse pour l'instant, mais le généraliste commence a préparer les patients.

L'an prochain, peut-être que je partirai. J'espère avoir un successeur.

Il faudrait des mesures plus contraignantes.

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