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Roland-Garros 2023 : le "blues" des spectateurs après le "mauvais" record d'éliminations des joueurs français

Pour la deuxième fois en trois ans, il n'y a plus aucun Français en lice à l'appel du troisième tour à Roland-Garros, où ils étaient pourtant 28 engagés dans les tableaux principaux en simple.
Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Deux spectateurs dans les tribunes de Roland-Garros 2023. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Ne cherchez plus les Français en simple à Roland-Garros. Les 28 tricolores du départ ont tous été éliminés. Le dernier, Arthur Rinderknech, a été battu jeudi 1er juin par Taylor Fritz. Comme un symbole, le joueur américain n'a même pas pu prendre la parole lors de la traditionnelle interview d'après-match : une véritable bronca venue des tribunes s'est abattue sur le central de la Porte d'Auteuil, faisant le tour des réseaux sociaux.  

>> Roland-Garros 2023 : doigt sur la bouche, bronca et interview houleuse... L'après-match sous tension entre Taylor Fritz et le public du Suzanne-Lenglen

Des sifflets et des huées sans doute, aussi, synonymes d'espoirs déçus autour de tennis français, à quelques jours du 40e anniversaire de la victoire de Yannick Noah. Quand ils ont réservé leurs billets, souvent à prix d'or, ce n'était clairement pas ce spectacle auquel les fans français espéraient assister. "On des déçus parce qu'on aimerait bien que ce soient des Français, surtout à Roland-Garros !", lâche une spectatrice. Pour la deuxième fois en trois ans, le record est donc égalé : avant 2021, un tel échec n'avait jamais frappé le tennis français à Roland-Garros. Son voisin l'assure : "C'est un mauvais record, ce n'est pas le genre de record que l'on a envie de voir". 

"On pensait que ce n'était pas assez à l'époque, mais là..."

Alors, quand on leur demande ce qui manque aux Français, ces amateurs ont un avis bien tranché : "Hygiène de vie, les entraînements, le mental et un peu de rigueur". Mais il y a surtout le sentiment d'une génération sacrifiée : Moutet, Humbert, Rinderknech... "Ils étaient un peu dans l'ombre et ils ont du mal à trouver le déclic pour passer les tours. Ils ont le tennis, mais ça pêche encore un petit peu", analyse-t-on dans les allées de la Porte d'Auteuil.

Des joueurs "coincés" entre la génération dorée de leurs aînés qui inspirent de la nostalgie aux spectateurs - qui évoquent Tsonga, Gasquet ou Simon - et une génération à venir qui fait espérer les fans. "On pensait que ce n'était pas assez à l'époque, mais là, on se rend compte que c'était beau déjà !", sourit une femme. "Cette année, on a quand même vu du potentiel pour les années d'après, avec Van Assche ou Perricard. Ils ont un bon temps de passage vu leurs âges, donc franchement, ça donne envie de suivre encore plus l'année prochaine", philosophe ce visiteur. 

Plus proche, la saison sur gazon pourrait toutefois redonner du baume au cœur aux supporters : l'an dernier, six Français étaient au troisième tour à Wimbledon.

Le reportage d'Emma Sarango

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