Roland-Garros 2021 : prodige, championne de double... Six choses à savoir sur Pavlyuchenkova et Krejcíkova, les deux finalistes inattendues
Les deux finalistes du tableau féminin ont fait de leur parcours atypique une force pour se frayer un chemin dans le tableau féminin très ouvert de l'édition 2021.
Rares sont ceux qui auraient pu prédire cette finale féminine de Roland-Garros 2021. En effet, la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (32e mondiale) et la Tchèque Barbora Krejčíková (33e) joueront leur toute première finale de Grand Chelem. Pour la neuvième fois depuis le début de l'ère Open (1968), deux joueuses n'ayant jamais disputé une finale d'un Majeur, s'affronteront pour le titre. Voici ce qu'il faut savoir sur ces deux joueuses qui ont déjoué les pronostics.
Un tableau maîtrisé
Pour arriver jusqu'en finale de Roland-Garros, Anastasia Pavlyuchenkova et Barbora Krejčíková ont dû franchir de nombreux obstacles. La Russe, tête de série numéro 31, a notamment balayé une des favorites du tournoi Aryna Sabalenka (3), avant de s'offrir Victoria Azarenka (15) et Elena Rybakina (21).
De son côté, Barbora Krejčíková est elle aussi venue à bout de quatre têtes de série, la Russe Ekaterina Alexandrova (n°32) au deuxième tour, l'Ukrainienne Elina Svitolina (n°5) au troisième, puis, en quarts, la jeune Américaine de 17 ans Cori Gauff (n°24). Surtout, elle s'est illustrée lors d'une demi-finale de grande intensité face à la Grecque Maria Sakkari (n°17).
Peu de sets concédés
Pour des novices à ce stade de la compétition, elles ont réalisé un parcours presque sans faute. Barbora Krejčíková n'a cédé que deux sets, soit un de moins qu'Anastasia Pavlyuchenkova. Si elles ont bien négocié leur partie de tableau, elles ne feront toutefois pas mieux que la lauréate 2020, Iga Swiatek. La Polonaise qui a été sortie en quarts par Maria Sakkari, avait soulevé la coupe Suzanne-Lenglen sans concéder le moindre set.
Le retour d'une prodige...
Avec cette place en finale, Anastasia Pavlyuchenkova a signé son retour au plus haut niveau du circuit mondial. Car si la Russe, qui fêtera dans un mois ses trente ans, a eu un passage à vide dans sa carrière, elle était une des joueuses les plus prometteuses de sa génération. Véritable prodige, elle était numéro 1 mondiale de sa catégorie à 15 ans, et a remporté l'Open d'Australie junior à 14 ans. Mais cette éclosion si jeune a été "très lourde à porter" pour l'adolescente d'alors, confie-t-elle aujourd'hui.
Après une carrière en montagnes russes, elle craque totalement en 2018. "J'ai fait un petit burn-out, j'avais perdu l'envie de jouer", avoue celle qui a été au meilleur de son classement 13e mondiale. Mais aujourd'hui, elle a de nouveau trouvé la solution gagnante. À Paris, après sa qualification pour les huitièmes de finale face à Aryna Sabalenka, elle a signé sa 37e victoire contre une top 10. Une belle remontée notamment permise par le suivi de son coach mental et l'arrivée de son frère dans son équipe. À eux deux, ils lui apportent la stabilité dont elle a besoin.
... face à une révélation en simple
En face d'elle, son adversaire est certes moins précoce mais tout aussi talentueuse en double. Victorieuse en double dames à Roland-Garros et à Wimbledon en 2018, ainsi qu'en double mixte à l'Open d'Australie en 2019, 2020 et 2021, Barbora Krejčíková a déjà connu l'expérience des finales de Grand Chelem. Mais cette fois-ci, ce sera en solo.
Ainsi, après sa consécration en équipe, la Tchèque de 25 ans s'est enfin révélée en simple. "J'ai toujours voulu jouer ce genre de match, j'en rêve depuis que je suis gamine, réagit la finaliste, sur le court Central après sa victoire face à Maria Sakkari. On s'est battues toutes les deux, mais une seule pouvait gagner. C'était un gros combat. J'aurais été fière de ce match même si je l'avais perdu." D'ailleurs, sa mutation a commencé juste avant Roland-Garros où elle a gagné à Strasbourg son premier titre en carrière. En cas de victoire samedi, elle succéderait à Mary Pierce qui a gagné les Internationaux de France en simple et en double dames.
Novices en finale de Grand Chelem....
Samedi, un même sentiment envahira les deux joueuses, celui de la découverte. Aucune d'elles n'a atteint auparavant la finale en simple d'un Grand Chelem. Cela ne s'est produit que neuf fois depuis le début de l'ère Open. "C'était arrivé quatre fois entre 1968 et 2009. Ce sera la cinquième finale entre 2010 et 2021. Cinq de ces neuf finales se sont produites à Roland-Garros", précise Constance Sénac de Monsembernard, fondatrice du compte Twitter Jeu, set et maths.
Barbora Krejčíková n'avait même jamais franchi le cap des huitièmes de finale en Majeur. C'était l'an passé, déjà porte d'Auteuil. Anastasia Pavlyuchenkova a, elle, un peu plus d'expérience puisqu'elle avait atteint ses premiers quarts de finale à Roland-Garros en 2011, mais bloquait depuis en première semaine à Paris. Elle a aussi joué un quart de finale à Wimbledon et trois à l'Open d'Australie, mais ne s'était jamais qualifiée pour le tour suivant.
... mais une carrière plus expérimentée pour "Pav"
Toutefois, la régularité de présence en tournoi majeur est à l'avantage d'Anastasia Pavlyuchenkova. La Russe participe en effet à son quatorzième Roland-Garros et surtout à son 52e tableau principal en Grand Chelem.
D'ailleurs, avec ses 52 participations, elle est la deuxième joueuse à avoir attendu le plus longtemps avant d'atteindre, enfin, le stade des demi-finales. Elle arrive juste derrière la Tchèque Barbora Strycova, avec 53 participations en Majeurs. Pavlyuchenkova est aussi la septième joueuse la plus âgée à se qualifier pour sa première finale en Grand Chelem. En face d'elle, Barbora Krejčíková n'est qu'à son cinquième tournoi du Grand Chelem, deux à l'Open d'Australie et trois à Roland-Garros.
Joueuses les plus âgées au moment de se qualifier pour leur première finale en GC :
— Jeu, Set et Maths (@JeuSetMaths) June 10, 2021
Pennetta (33 a 6 m)
Vinci (32 a 6 m)
Stove (32 a)
Tauziat (30 a 8 m)
Stove (30 a 6 m)
Schiavone (29 a 11 m)
Pavlyuchenkova (29 a 11 m) pic.twitter.com/SyJWa8MYcs
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