: Reportage Roland-Garros 2023 : entre match d'exhibition avec ses potes et hommages émouvants, Yannick Noah a fêté les 40 ans de sa victoire près de Dinan
La foulée est moins aérienne, la jambe droite est strappée et le désormais légendaire polo blanc et or a laissé place à une tunique bleu marine, mais quand Yannick Noah rentre sur le court central du Tennis club de Taden, le 29 avril dernier, la magie opère toujours.
Avant l'anniversaire de sa victoire à Roland-Garros il y a 40 ans, le 5 juin 1983, fêtée en grande pompe il y a quelques jours porte d'Auteuil, le Français n'a coché qu'une date dans son agenda. Celle qui l'a amené près de Dinan, en clôture de l'Open Guindé, pour une journée en hommage à son unique titre remporté en Grand Chelem, le dernier succès tricolore dans le tableau masculin à Paris.
Du tennis, des potes et de la musique
Guy Forget, Henri Leconte, Gllles Simon ou encore l'Espagnol Tommy Robredo, le tournoi breton a pris l'habitude de faire venir des ex-stars du tennis mondial dans cette petite ville d'à peine 2300 personnes. Même si, évidemment, la venue du natif de Sedan a demandé une préparation particulière. "On travaille sur cet événement depuis un an et demi. Il n'y a pas de tribunes à l'année. Tout a été organisé en conséquence", explique Romain Le Petit, co-organisateur de l'événement.
Près de 1000 personnes étaient ainsi présentes pour ce double d'exhibition entre Yannick Noah et Cédric Pioline face à Michaël Llodra et la régionale de l'étape Clara Burel. Un duel qui a rapidement tourné au show avec quelques fulgurances des deux côtés. Noah et Pioline ont notamment rappelé qu'ils avaient toujours une main délicieuse. "ll est pas mal. Et vous savez, il est comme nous, il ne joue pas souvent, il fait avec les restes", a reconnu, le sourire aux lèvres, Llodra après la rencontre.
Sous les yeux de la quinzaine de ramasseurs de balles, équipés d'un poignet éponge aux couleurs rasta, comme un certain Noah en 1983, la sono a aussi rythmé la rencontre, enchaînant les musiques de suspense ou les bruitages comiques en fonction des situations.
Côté terrain, le duo de vétérans a pris le dessus au tie-break. Il ne pouvait en être autrement. Avant de voir le court central être renommé au nom du héros du jour, le tout entrecoupé de messages en vidéos de la part de ses anciens coachs, Patrice Hagelauer en tête.
Des souvenirs plein la tête
Pour Noah, l'émotion est palpable et le regard a tendance à s'échapper dans le vide afin d'éviter de lâcher une larme. Quand il prend le micro, les mots ont toujours un peu de mal à sortir. "C'est un moment qui a résonné dans le cœur de beaucoup de gens et c'est précieux pour moi. Beaucoup de gens présents ici se souviennent où ils étaient ce jour-là", reconnaît celui qui ne cache pas son amour pour la région.
"Je me suis mangé une bonne crêpe tout à l'heure. En Bretagne, je me sens comme chez moi... Tout le monde s'appelle Yannick"
Yannick NoahÀ franceinfo: sport
C'est le cas de Jean et Marie-Anne, dont l'une de leurs filles est née quelques semaines avant la victoire du Français. Alors, en hommage à cette période, leurs enfants ont décidé de boucler la boucle: "Ils nous ont offert des places pour cette journée à l'occasion de notre anniversaire de mariage. C'était toute notre jeunesse". Même son de cloche du côté de Luc, accompagné de sa compagne Laetitia. "J'étais tout petit quand je l'ai connu. Il dépasse le cadre du sport, c'est la fin d'une époque. On n'en aura plus des comme lui".
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