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ENTRETIEN. Roland-Garros 2023 : "En tant que Fédération, on est forcément déçu", regrette le DTN Nicolas Escudé face aux résultats tricolores

Au lendemain de l'élimination des derniers Français en lice, le directeur technique national de la FFT a tenté d'expliquer ce nouvel échec cuisant pour le tennis tricolore.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Un drapeau tricolore dans les tribunes de Roland-Garros, le 31 mai 2023. (AFP)

Le bilan tricolore fait de nouveau pâle figure porte d'Auteuil. Aucun Français n'a réussi à passer le deuxième tour de Roland-Garros 2023, aussi bien chez les hommes que chez les femmes,. Là où l'on s'étonnait avant de ne plus voir de Français en deuxième semaine, on s'habitue aujourd'hui à les voir s'éclipser dès le milieu de la première. A l'heure de ce triste bilan, Nicolas Escudé, Directeur technique national (DTN) de la FFT, est venu s'expliquer sur ce naufrage qui se répète année après année.

Aucun Français n'a franchi le deuxième tour de Roland-Garros. Quel bilan tirez-vous à la Fédération ?
Nicolas Escudé :
Le bilan n'est pas bon, quand on regarde les résultats... Après, je pense qu'on ne peut pas non plus rendre la Fédération responsable de tout. On met depuis maintenant deux ans énormément de choses en place sur la formation de nos joueurs et joueuses, dès le plus jeune âge, dès l'école de tennis avec la modernisation. On a tous un seul but, c'est que forcément nos joueurs et nos joueuses brillent. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Mais, les premiers, quelque part, pénalisés et responsables de ces résultats-là, ce sont les joueurs et les joueuses aussi ! Et les premiers malheureux. Oui, en tant que Fédération avec un tournoi du Grand Chelem ici à la maison, on est forcément déçu des résultats. Je ne vais pas vous dire le contraire. Mais les premiers déçus je pense que ce sont les joueurs et les joueuses.

La pression n'est-elle pas aussi trop forte pour les Tricolores à l'heure de jouer devant le public parisien ?
Forcément, pour les joueurs français, tous comme pour les Américains à l’US Open, les Anglais à Wimbledon, ou les Australiens à Melbourne. Il y a forcément une attente supérieure, avec en plus une année particulière où l’on fête les 40 ans de la victoire de Yannick [Noah]. Malheureusement, au niveau masculin, on a cette rengaine depuis 40 ans. Mais il ne faut pas oublier non plus que, chez les filles, cela a pu gagner, ici à Roland-Garros, et dans d'autres tournois du Grand Chelem. Oui, il y a une attente, ils en sont conscients les uns et les autres.

Qu'est ce qui manque, aujourd'hui, pour au moins voir un Français ou une Française en deuxième semaine ?
Déjà, on n'a pas un Français qui est tête de série. Ce n'est pas juste Roland-Garros, c'est un travail, un investissement de tous les jours, toute l'année, pour pouvoir avoir un classement qui va vous permettre d'être tête de série. Et donc, forcément, au niveau des garçons, avoir un plus grand nombre classé a minima dans les 30. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Notre numéro 1 français est tout juste dans les 40e aujourd'hui. Et après, ce sont pour tous des projets individuels. Ce sont eux qui se structurent, qui choisissent leur staff, qui choisissent leurs entraîneurs, qui choisissent leurs préparateurs physiques, qui mettent en place forcément une feuille de route par rapport à des objectifs qu'ils se fixent, et des moyens à mettre aussi en place pour pouvoir arriver à les atteindre. Mais voilà, malheureusement, aujourd'hui, on n'y est pas, du moins ils n'y sont pas. Enfin je ne pense pas qu'ils se satisfassent des résultats qui sont les leurs aujourd'hui.

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