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Retraites : clivage entre générations

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Article rédigé par franceinfo
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En toile de fond de cette réforme, le face-à-face entre deux France. On a parlé du clivage privé-public. Mais il y a aussi un clivage entre deux générations. Les baby-boomers ont connu la croissance et la retraite à 60 ans. Leurs enfants ont grandi avec le chômage et une retraite qui s'éloigne de réforme en réforme.

A droite, Marie-Isabelle, cadre administratif. A gauche, son père, Jean-Louis, retraité. Il est ne en 1949 et a pu prendre sa retraite à 60 ans. Il touche 3.000 euros de pension par mois. Elle est née en 1975 et selon la loi, elle pourra partir à taux plein à 65 ans, sans savoir à combien se montera sa future pension.

Avec les réformes qui s'enchaînent, on ne sait pas. le montant de plus en plus bas.

Son père, après une vie de travail, vit une retraite active. Il préside bénévolement une association d'aide à la personne. Quand ils se retrouvent au Mans, ils dialoguent sur leurs expériences. Il a commencé a travailler a 17 ans et sa carrière a progressé. Elle a eu une période de chômage.

La génération de mon père est gâtée, elle a eu du travail, et ne s'est pas posé de questions sur la carrière, avec des avantages sociaux acquis pendant cette carrière. Ma grand-père est partie à la retraite à 65 ans, eux à 60. C'est une génération qui a tout fait pour conserver ses privilèges. Jusqu'au départ à la retraite. Et quand on lui parle de solidarité avec nous, elle rétorque qu'on doit être solidaire avec eux.

On est privilégié car on a vécu une période de croissance économique. Mais peut-être que les jeunes peuvent dire qu'on s'est pas préoccupés de certaines choses. Si aujourd'hui, on a des déficits de l'Etat, de la Sécu, des retraites, c'est bien qu'on n'a pas fait notre boulot.

Ils sont d'accord pour une réforme où chacun ferait des efforts.

Il faudrait que les réformes portent sur tout. Sur ceux qui sont au travail, sur la durée, et sur les cotisations des retraités. J'exclus les personnes qui touchent des rentes misérables.

Il y a des privilèges, des acquis, on pourrait en discuter, sinon, on amène tout le monde dans le mur.

Une réforme des retraites qui ne pèserait pas sur les plus fragiles : c'est la solution pour cette famille, attachée à la répartition.

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