Retraite : départ pour une nouvelle vie

La réforme des retraites est en discussion à l'Assemblée. Dans la vie, c'est un cap. La première année est cruciale. Certains peuvent se sentir inutiles, mais pour d'autres, c'est un nouveau départ. Danièle Laufer parle même de "l'Année du phénix". Elle sera avec nous dans un instant. D'abord, portraits croisés de deux jeunes retraités.

Aujourd'hui, Gilbert va repeindre ses volets. Mais s'il avait eu le choix, ce retraite de 62 ans serait bien resté dans son entreprise.

On est perdu, on se demande ce qui nous arrive.

Françoise a 59 ans, la retraite, elle, elle l'attendait impatiemment.

On est au grand air, c'est mieux que 8 heures enfermée dans un bureau.

Deux carrières, deux approches différentes de la retraite. Il y a cinq mois, Françoise était secrétaire de direction. Gilbert a pris sa retraite de cadre commercial en mars dernier.

Le soir du départ, il a fallu rendre le téléphone, l'ordinateur. La voiture, l'adresse mail et le numéro de téléphone disparaissent. Je n'ai pas dormi pendant trois à quatre mois.

Le plus dur pour lui: se sentir inutile.

Je ne comprends pas pourquoi je vais pas travailler. C'est comme si j'étais payé à ne rien faire.

J'ai cotisé pendant 43 ans, j'ai largement le droit de prendre ma retraite.

Sur la côte vendéenne, loin des embouteillages, elle savoure sa nouvelle vie. Sa passion : la pêche à pied.

Et dire que mes collègues travaillent et moi, je suis tranquillement a la pêche aux couteaux.

Au niveau de son couple, il faut aussi réapprendre à vivre ensemble. Pour Gilbert et sa femme Armelle, il a fallu trouver de nouveaux repères.

J'aime bien de temps en temps être seule et même quand je vais au supermarché, il veut m'accompagner. Maintenant j'essaie d'y aller en douce.

Françoise s'est offert son luxe à elle : une place à l'année dans un camping. En activité, elle touchait 1.800 euros.

Je perds environ 300 euros mais il n'y a pas que l'argent dans la vie. Il y a la santé d'abord, les loisirs, le mari, tout partager. S'occuper des petits-enfants.

Cette année, 600.000 personnes quitteront le monde du travail. Peut-être l'occasion d'un nouveau départ avec plus ou moins de bonheur.