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Élection américaine : alors que les Etats-Unis frôlent les 200 000 morts du Covid-19, Donald Trump mène campagne à un risque presque normal

L’épidémie de coronavirus est au cœur de la campagne pour l'élection présidentielle aux Etats-Unis.

Article rédigé par Grégory Philipps
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des électeurs de Donald Trump lors d'un meeting à Swanton (Ohio), le 21 septembre 2020. (MATTHEW HATCHER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA VIA AFP)

À six semaines tout juste du scrutin de l'élection présidentielle américaine, les États-Unis s'apprêtent à franchir la barre symbolique des 200 000 morts du Covid-19. Le pays représente 4% de la population mondiale mais 20% des morts du coronavirus. Il compte aussi bientôt sept millions de cas positifs recensés sur le territoire et 1 000 décès chaque jour. Dans certains États, notamment dans le Midwest, le virus reste galopant.

C'est dans ce contexte là que se déroule cette présidentielle 2020 ; avec un président sortant, Donald Trump, qui, lundi 21 septembre encore, alors qu'il était en meeting à Swanton, dans l'Ohio, disait ceci : "Cette maladie, maintenant, on le sait, affecte surtout les personnes âgées, celles qui ont des problèmes cardiaques. Mais chez les jeunes de moins de 18 ans, personne ! Absolument personne." Évidemment, cette déclaration est démentie par toutes les études épidémiologiques. Lundi, sur Fox News, Trump se vantait d'avoir réalisé un boulot phénoménal dans la lutte contre le virus et attribué à son administration la note de A+ pour sa gestion de la crise sanitaire.

Des meetings le plus souvent sans masque

Malgré l'épidémie, le président fait de nouveau campagne sur le terrain : le rythme d'une campagne présidentielle normale a été repris, avec trois à cinq meetings par semaine, principalement dans les États clés. Souvent en extérieur, mais pas toujours, et sans vraiment de respect des consignes de distanciation : on compte très peu de gens masqués chez les supporteurs de Trump. Mardi soir, le président est attendu en Pennsylvanie et il sera en Floride jeudi.

Ces scènes de meeting contrastent vraiment avec celles de la campagne de Joe Biden. L'ancien vice-président est longtemps resté confiné chez lui, dans le Delaware, pendant des semaines. Il refait à nouveau des apparitions sur le terrain, mais à chaque fois masqué, contrairement à son adversaire. Pas de meeting, mais des rencontres de terrain, ou des déclarations télévisées faites à une poignée de journalistes qui suivent en permanence le candidat démocrate. On a ainsi vu des images de Joe Biden s'adressant à une dizaine de personnes, chacune dans un rond blanc peint sur le sol pour respecter la distance physique.

"Ce virus l'a dépassé, il est comme pétrifié"

On est bien loin d'une campagne habituelle où, normalement, les deux candidats devraient enchaîner meeting sur meeting. Cela n'empêche pas Joe Biden d'attaquer Trump très violemment sur sa gestion de l'épidémie, avec des mots très durs."Trump a paniqué, déclarait ainsi le candidat lundi après-midi dans le Wisconsin. Ce virus l'a dépassé, il est comme pétrifié. Il a paniqué et l'Amérique a payé le plus lourd tribut au monde." La gestion de l'épidémie de coronavirus reste en tout cas une question centrale de la prochaine élection. Donald Trump promet un vaccin avant le 3 novembre, ce qui, en vérité, ne paraît pas très réaliste.

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