A table chez l'habitant
L’inscription sur le site Vizeat est gratuite. On crée d’abord son profil, puis on choisit son repas. Brunch ? Déjeuner ? Diner ? Côté saveurs : street food ? Cuisine espagnole ? Française ?
Allez, va pour un diner chez un certain Emmanuel, consultant parisien de 26 ans, qui grâce à ses photos, nous a alléchés avec sa blanquette de veau. En deux clics, on réserve. C’est confirmé, nous serons quatre à table…
Rendez-vous le lendemain dans une rue calme du 14ème à 20 heures pétantes. Après six étages sans ascenseur, nous y voici. Emmanuel, notre hôte, est aux fourneaux. "Je suis passionné de cuisine et ce qui me plaît aujourd'hui, c'est d'accueillir des gens de culture différente car j'ai pas mal voyagé", explique-t-il.
Quelques minutes plus tard les deux autres convives arrivent. Elena 27 ans est italienne et vit à Paris depuis trois ans, elle est venue ce soir avec sa colocataire et compatriote Ester, 28 ans. Dans la vie, elles sont chargées de mission dans le domaine culturel et le secteur culinaire. Avant de recevoir chez elles, Elena et Ester veulent d’abord voir comment cela se passe chez un hôte.
Emmanuel a installé sa table à rallonge dans la pièce principale de son studio. Un jazz discret en fond, olives et verre de blanc en apéro, on est tout de suite à l’aise .
En deux coups de cuillère à pot et trois tartines de rillettes de sardines on se tutoie tous. Le maître de maison sert un crumble salé courgettes-aubergines. On n’en laisse pas une miette.
La discussion s’anime très vite. On apprend que les italiens ne font jamais la cuisine au beurre. Puis coup de fourchette sur la blanquette. Gouteuse. Même si pour Elena ça manquait d' "un peu de sel".
Ce soir Emmanuel assure aussi l’animation comme un chef…d’état. Il imite Jacques Chirac. " Nous partageons actuellement une blanquette de veau mitonnée par Emmanuel ! Et n’oubliez pas de manger des pommes surtout !"
A bon entendeur, pour le dessert ce sera donc verrines de pommes cuites caramélisées chapeautées d’une chantilly maison aromatisée au sirop de géranium . "C’est trop bon ! " , s'exclame Ester.
Et la discussion reprend pêle-mêle sur la beauté de la Toscane, les villages mexicains ou le dernier film de Poelvoorde… A table, on en vient même à déclamer une réplique du Voyageur sans bagage , la pièce de Jean Anouilh qu’on a jouée jadis au collège.
Eh oui, dans ce diner presque parfait, nous sommes aussi des voyageurs sans bagage.
"Dans ces diners on peut apprendre des recettes. On peut aussi partager et ''mettre sur la table'' sa vie, et s'ouvrir à l'autre sans trop de réticence" souligne, ravie, Elena.
"Le courant est bien passé. A refaire !" s'enthousiasme de son côté Emmanuel.
L’escale gourmande chez l’habitant aura coûté ce soir 19 euros par personne .
**EN PRATIQUE
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