Maria Concetta Marco tient une épicerie dans le village d'Alberobello ,première étape de notre vadrouille dans les Pouilles. "Voulez-vous goûter à nos produits?" demande-t-elle tout sourire. A peine arrivés nous sommes chaleureusement accueillis et invités àdéguster les olives de son terroir. Des olives vertes savoureuses de la taille d'une coque de noix .L'olive c'est l'une des spécialités de la région des Pouilles, le pays aux 50millions d'oliviers.Et nous quittons Maria l'épicière pour suivre les pas de notre guide, Angela. Originaire de la région, cette sympathique trentenaire nous conduit au cœur du quartier Monti peuplé d'un millier de trullis, ces fameuses petites tours de pierre sèche aux toits pointus.L'histoire remonte au XVe siècle, ces habitations précaires vitedétruites et aussitôt reconstruites permettaient alors aux paysans de fuirrapidement pour ne pas payer d'impôts. Et pour approcher les trullis, il fautgrimper ! "Car Alberobello se trouve sur une colline perchée à environ 300 mètres" , précise Angela.Et vue d'en haut, cette forêt de trullis donne à Alberobello des alluresde champignonnière géante. Un vrai décor de dessin animé qui fait fureur auprèsdes Japonais nombreux à convoler ici en voyage de noces.Une demi-heure plus tard, après avoir traversé la campagnevallonnée de la vallée d'Itria, nous voici dans la ville de Martina Franca , surla Piazza del Plebicito, où trône la monumentale basilique San Martino de stylebaroque . Sa façade blanche est éclatante. A l'intérieur de cet édifice du XVIIIe siècle on peut admirer lessculptures de la vierge Pastorella, la vierge des brebis et des pasteurs que l'on vénère tout spécialement à Martina Franca. "Elle possède les clés de la cité, précise Angela. On retrouve ses sculptures quasiment à chaque coin de rue". On est tout de suite charmé par l'élégance de cette cité baroque, saTour de l'horloge et son ancien Palais Ducal. Basiliquede Martina Franca www.comuni-italiani.itPuis nous quittons Martina Franca pour filer droit sur la mer, àPolignano a Mare . Cette citadelle est bâtie sur la crête d'une falaise touteblanche le long de la côte adriatique. On est comme transporté en Grèce. Atmosphèreentre chien et loup. Cette fois nous sommes accueillis par une choraled'oiseaux agglutinés sur la balustrade d'un immeuble. Soudain une grand-mère habitant au rez-de-chaussée nous fixe du regard. A safenêtre, entre ses rideaux blancs brodés on croirait voir le personnage d'unvieux film italien. Plus loin, un groupe d'amis discute. "Bienvenu à Polignano !" lance Riccardo. Il vit à Bari et possède une maison ici. Et quand on lui demande quel est leplus bel endroit de Polignano, l'italien un brin séducteur répond... "Chez moi !" A la question de savoir si la ville est animée, Riccardo explique : "Seulement deux mois dans l'année. On vientici trouver la solitude".Et puis au bout de ces dédales de ruelles étroites parfois à peineplus larges que nos bras écartés , on débouche sur la mer...Un pêcheur se trouve sur le ponton. "Tutti va bene!" assure-t-il. Enfin, nous croisons la route de Luigi, "Ciao Signora!" Luigi nous ouvre spontanément les portes de sa maisonnée. 140 m² sur trois étages. Luigi et sa femme Elvira se ressourcent à Polignano le week-end. Surles murs blancs un fer à cheval côtoie des tableaux remplis de bateaux. APolignano le couple apprécie la chaleur des rapports humains, car ici tout lemonde se connaît."Et puis Polignano est belle, très belle ", glisse Elvira. Un dernier petit tour sur leur terrasse d'où l'on voit la mer. La lune est allumée. Le temps comme suspendu.