Vous en parlerez aujourd'hui. Qui va payer la facture du grand débat national, évaluée à 12 millions d'euros ?
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, la facture du grand débat national.
Voilà, c’est fini. Le grand débat national s'est terminé, jeudi 4 avril, en Corse. On en a parlé, discuté, on s’est un peu ennuyé aussi, on a tenté de faire des propositions. Et puis comme à chaque fois que ça se finit, il faut se pencher sur l’addition.
Le gouvernement ne communiquait pas trop sur le sujet. Est-ce que l’on veut vraiment se quitter comme ça, en parlant argent ? Jusqu'à cette allocution dans une commission au Sénat, jeudi, du ministre en charge du débat. Sébastien Lecornu a lâché un chiffre : cette grande consultation aurait coûté aux alentours de 12 millions d’euros, tout compris. Organisation, collecte des données et synthèse. Apparemment, Bercy avait estimé une fourchette entre 10 et 15 millions. On serait donc dans les clous.
La démocratie, messieurs les sénateurs, ça n'a pas de prix
Sébastien Lecornuau Sénat
Certains sénateurs ont hurlé disant, qu’à la base, ça ne devait coûter que 5 millions d’euros. Après vérification, impossible d’associer ce chiffre à l’organisation du grand débat. Mais 5 millions, c’est ce qu’aurait coûté la lettre d’Emmanuel Macron aux Français. Il a souhaité un moment l'envoyer par la Poste, d’où la confusion. "12 millions d'euros, c'est le coût de la démocratie. Une présidentielle, c'est 250 millions d'euros. Les débats sur le coût du grand débat national me semblent intéressants mais ils sont à mettre en perspective avec ce que coûte la démocratie", a expliqué devant les sénateurs, Sébastien Lecornu, ministre de la Cohésion des Territoires, en charge de l'organisation du grand débat national.
Un financement partagé
Reste une énigme. Qui a payé cette psychothérapie généralisée sur 80 jours ? Qui a financé ce moment unique ? Et bien, l’argent ne vient pas d’une taxe en plus mais d’un savant partage : 3,1 millions d’euros financés par Matignon (et notamment le service d’information du gouvernement), 1,7 millions imputés au ministère de l’Économie et la moitié des 12 millions avancée par le ministère de la Transition Écologique et Solidaire.
Synthétisons la synthèse. On organise un débat pour répondre à un malaise personnifié par les "gilets jaunes". À la base, les "gilets jaunes" protestent contre la hausse des carburants provoquée par une nouvelle taxe carburant qui, selon le gouvernement, devait servir à financer la transition écologique. Et maintenant, on apprend que c’est ce ministère de la Transition Écologique et Solidaire qui a payé l’essentiel de ce grand débat national. En fait, être écologiste au gouvernement, c’est vivre tous les jours dans Fifty Shades of Grey, on se fait claquer.
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