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Vous en parlerez aujourd'hui. La honte de prendre l'avion ou la prochaine révolution pour sauver la planète.

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, un mouvement né en Suède : on préfère le train à l'avion.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les suédois fréquentent de plus en plus les trains au détriment des avions par respect de l'environnement. Ici, un train quitte la capitale de la Suède, Stockholm. (FRANK FELL / ROBERT HARDING PREMIUM)

De plus en plus de Suédois délaissent l'avion pour le train. La prise de conscience écologique pousse de nombreux voyageurs à préférer les voyages au long cours. Une tendance qui s'étend à travers l'Europe. 

Le trafic aérien ne fait qu’augmenter, on parle de huit milliards de passagers dans le monde en 2037 et l’impact sur l’environnement est inévitable. Même si certaines compagnies aériennes font de la pub en disant qu’elle n’utilisent plus de plastique, le problème est dans le rejet des carburants. Ce n’est pas au moment de sauter que l’on va se demander si son parachute est biodégradable. De plus en plus de Suédois se détournent de l’avion et le phénomène porte même un nom : le "flygskam", la honte de voler.

Impact sur le climat

Tenter de préserver la planète par son mode de transport tente de plus en plus d’habitants des pays nordiques. L’avion ne contribue qu’à 2 ou 3% des émissions mondiales de CO2, mais son impact sur le climat est en moyenne quinze fois plus important que celui du train. Dont acte. Préférer le train à l’avion, ça entraîne de nombreux changements. Des trajets plus longs, par exemple Stockholm – Göteborg par le rail, c’est trois heures contre une heure par les airs, mais moins de contrôles et de temps d’embarquement. Ensuite, ne plus prendre l’avion, ça peut aussi avoir un impact sur le modèle du playboy international façon homme pressé. Signer un contrat à New-York le matin puis se changer dans son jet afin d’arriver en smoking au casino de Monaco et dépenser la somme gagnée dans une chambre d’hôtel à Singapour le soir même, c’est terminé. Désormais le playboy s'offre des sandwichs triangle dans un TER, l’époque dicte ses règles.

Le contre-exemple présidentiel

Le flygskam est-il une mode ou une vraie tendance de fond ? En tout cas, ça colle à la réalité du XXIe siècle. La semaine dernière, grâce à des données révélées par l’Union européenne, des ONG ont classé la compagnie low cost Ryanair parmi les entreprises européennes les plus polluantes. Elle serait dixième avec devant elle uniquement des centrales à charbon. L’avion est pratique, rapide, plutôt sûr mais la multiplication des trajets continue à abîmer l’atmosphère. En parler est une chose, montrer l’exemple en est une autre. On se souvient d’Emamnuel Macron en juin 2018 qui avait pris le Falcon présidentiel pour relier la Roche-sur-Yon à Rochefort, 110 kilomètres de distance. On se demande : pourquoi décoller ? Il aurait dû prendre l’autoroute en Falcon! Il y a aussi Ian Brossat, tête de liste communiste aux élections européennes, qui explique sur les réseaux sociaux qu’un Paris New-York en avion représente autant d’émission de CO2 qu’un an de chauffage d’un Français.

Et le même Ian Brossat publie des photos de lui sur une plage du Cap-Vert, une destination facilement atteignable en kayak... Même pour les trajets au long cours, le train gagne du terrain. L’express pour Pékin part à 9 heures gare de l’Est. Comptez huit jours de voyage, soit l'équivalent d'une traversée de Paris à 18 heures.

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