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Vous en parlerez aujourd'hui. L'équipe de "Charlie Hebdo" est contaminée aux pesticides et ça ne la fait pas rire

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, le numéro "spécial pesticides" de "Charlie Hebdo".

Article rédigé par Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La une de "Charlie Hebdo" du 12 septembre 2018. (DR)

Pour montrer à quel point nous étions atteints par le glyphosate, 15 journalistes de Charlie Hebdo ont fait analyser leurs cheveux. Plutôt que de masse capillaire, on peut parler de décharge posé sur la tête… Sur 15 journalistes testés, 100% sont porteurs de pesticides avec, en moyenne, 42 types de pesticides différents. Pire, dans ces cheveux, 30 de ces substances analysées sont cancérogènes. telles que du lindane, un insecticide interdit en France depuis 1998.

On pourrait se dire : ce n’est pas grave, je ne me lave plus les cheveux, comme ça le gras fait une protection. Ou ce n’est pas grave, j’habite à la campagne, ça ne concerne que les habitants des villes. Point du tout, l’ONG Génération future prévient que "l’exposition des personnes n’est pas uniforme mais varie en fonction de l’environnement dans lequel nous vivons". Or habiter près d’un champs cultivé, c’est souvent l’assurance de retrouver des traces de glyphosate dans sa crinière... Cela dépend également de son alimentation, et parfois des cheveux que l’on retrouve dans son alimentation.

"Nous voulons des coquelicots"

Depuis la rentrée, les enquêtes alarmantes sur l’environnement s’enchainent. Tous les jours, de nouvelles. Comme si ces rapports étaient cachés au pôle Nord et refaisaient surface avec la fonte des glaces. Charlie Hebdo, souvent en pointe sur les combats écologistes et notamment anti-nucléaire, publie également un appel baptisé "Nous voulons des coquelicots". N’envoyez pas de coquelicot à la rédaction du journal satirique ce n’est pas le but. C’est le symbole "d’un pays méconnaissable. Rendez-nous nos coquelicots, rendez-nous la beauté du monde".

S’ensuit une liste de produits phytosanitaires à bannir. Une centaine de personne ont déjà apposés leur signature, des scientifiques, associatifs, comédiens, mais également l’évêque de Troyes. Etonnant de voir le nom d’un prélat catholique dans un journal comme Charlie Hebdo. On appelle ça l’écologie à laïcité variable…

A l’initiative de cet appel et de ce mouvement coquelicot, le chroniqueur Fabrice Nicolino. Il se défend de lancer un mouvement politique et souhaite un sursaut citoyen, avec un livre à paraître jeudi intitulé Nous voulons des coquelicots. Objectif : 5 millions de signature en deux ans et des rassemblements, un peu comme ceux de samedi dernier, dans toute la France, le plus régulièrement possible.

Sur son site, Monsanto Bayer, producteur du Round up, prend la défense du glyphosate avec cet argument : ne confondons pas danger et risques. Mais en attendant, j’irais bien faire des roulés-boulés dans les champs de coquelicots.

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