Sur les routes de l'Europe. Prague étouffe de touristes
Chaque jour jusqu'au 26 mai, franceinfo prend la route pour faire découvrir nos voisins européens et dialoguer avec la jeunesse qui fera l'Europe de demain. 10 villes pour 10 étapes et un "roadtrip" européen. Aujourd'hui, Prague, capitale de la République tchèque. Prague ne souhaite pas lutter contre le tourisme de masse.
La journée commençait mal. Vienne ne voulait plus nous lâcher. Carte bancaire refusée, problème de batterie de voiture, pluie intense, et si notre périple s’arrêtait là ? Et puis la destinée s’est faite plus belle. Devant s’ouvrait la route, direction le royaume de Bohème, la République tchèque. Bohème, un nom à faire stopper un poète dans ses rimes, un territoire prêt à aimanter tous voyageurs perdus dans ses rêves. Une nouvelle fois, c’est la pluie qui me salue à la frontière. Prague est là, à quelques kilomètres. Son haut château nous accueille, ses rues immenses et ses souvenirs d’époques sombres s’offrent à nous. Déjà un nouvel hôtel. La moquette verte, le papier peint vert, la salle de bain orange, en rentrant dans cette chambre nous nous sommes dits pourquoi ? et puis fourbus, nous n’avons pas demandé notre reste.. Et pourtant, il y avait le choix puisque Prague c’est un peu le Marineland de l’hôtelier. Quand il entend cette ville, il fait des bonds tellement, il y a de propositions en terme de couchage. Prague est une ville peu chère, on y croise toutes les nationalités, des fans d’histoire comme des fans d’histoire de bières. Prague croule sous les touristes, l’année dernière six millions de voyageurs ont fait rouler leur valises sur le pont Charles. En 2018, il y a eu plus de touristes dans la capitale Tchèque que Venise, c’est dire.
Depuis la chute du communisme, Prague se réveille et toutes les compagnies low cost y ont leurs comptoirs, les rues de la vieille ville débordent et quand il pleut, c’est une Fashion Week de ponchos. Comme toutes les grandes villes européennes, Prague ne sait plus comment endiguer ce tourisme de masse. Le centre-ville est déserté par ses habitants, les commerces sont spécialisés en boules à neige. Prague subit de plein fouet "Le petit week-end sympa". Pour tenter de comprendre, je suis allé du côté de la vieille ville, sur la rive du Château, où se situe l’Agence du gouvernement chargé du tourisme, on vous y accueille cordialement et le sort des habitants de centre-ville fait débat , Barbora Hruba de Prague City tourism dit : "Je comprends très bien pourquoi les gens ne veulent plus vivre dans le centre de Prague. Moi même j'y ai vécu et je sais pourquoi ils fuient. Parce que si vous n'avez aucun endroit pour vous garer, pas d'écoles ni de terrains de jeux pour vos enfants. c'est impossible, très désagréable."
Venise a établi un péage pour les visiteurs, Barcelone sanctionne les incivilités, Amsterdam recommande d’aller voir ailleurs mais Prague non. La mairie craint une chute de fréquentation, car le tourisme rapporte très gros. Quatre milliards d’euros en 2017 donc, on tempère. Et puis vient le sujet Airbnb. On en parle souvent sur franceinfo, les problèmes provoqués par la plateforme de location d’appartements à Paris, entre autres. À Prague, on est à un niveau assez haut puisque sur six millions de touristes, un million sont passés par Airbnb pour leur séjour. La ville voudrait réguler mais on y va doucement, Barbora Hruba : "Ils parlent de réguler Airbnb mais nous ne sommes pas à un point critique comme New York par exemple. Il est difficile de dialoguer avec Airbnb. Pour l'instant nous essayons que tout se passe bien, d'une manière cordiale. Nous verrons."
Pour la suite de notre périple, qu’allons-nous découvrir. À Copenhague, un site nous recommande une étable pour la nuit, peut-être un peu trop confortable.
Venise, Zagreb, Budapest, Vienne, Prague, Copenhague, Hambourg, Amsterdam, Luxembourg, Bruxelles... franceinfo prend la route pour faire découvrir nos voisins européens et dialoguer avec la jeunesse qui fera l'Europe de demain. Tous les jours à la radio (6h50 et 8h25) et à la télévision canal 27 avec Jean-Mathieu Pernin et Christophe Gascard.
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