Sur les routes de l'Europe. En Allemagne, Hambourg est la première ville à avoir dit "nein" au diesel
Chaque jour jusqu'au 26 mai, franceinfo prend la route pour faire découvrir nos voisins européens et dialoguer avec la jeunesse qui fera l'Europe de demain. 10 villes pour 10 étapes et un "roadtrip" européen. Aujourd'hui, cap sur l'Allemagne et la ville d'Hambourg qui a décidé d'interdir son centre-ville aux véhicules diesel.
Partir de Copenhague par un ciel bleu et une douce température est une bénédiction. De cette rude capitale du Nord, il ne reste rien. Elle s’avoue vaincue face aux rayons du soleil. Les couleurs des façades éclatent de rouge, de blanc, de bleu et la campagne reverdit. Une nouvelle fois, un ferry crachant de la fumée nous attend au port. Une traversée tranquille avec des éoliennes pour horizon.
Nous voilà partis pour une lente glissade vers la France. Une heure trente de route et me voilà dans la deuxième ville d’Allemagne. Hambourg est tranquille en cette après-midi. Dans le quartier des maisons closes, on vend de très bons bretzels mais en ce moment, à Hambourg, le sujet c’est le diesel.
Depuis un an, deux artères de la ville sont interdites aux véhicules diesel d’avant 2015. Un coup de tonnerre dans la contrée de l’automobile européenne où roulent 50 millions de véhicules. Deux artères, ce n’est pas grand-chose et ça ne concerne qu'un gros millier de riverains sur 1,8 million d'habitants, mais c’est un symbole. Ce qui est intéressant c’est la manière dont cela s’est fait. La plus importante association écolo d’Allemagne, Bund, a demandé l’interdiction des vieux véhicules diesel devant les tribunaux, qui lui ont donné raison. Une nouvelle fois, comme chez nous avec "l’affaire du siècle", on demande à la justice de s’investir dans le climat. Impossible de faire autrement, estime le président de Bund Hambourg, Manfred Braasch : "C'était important d'aller en justice car sinon personne ne fait attention à nous. Ce problème concerne tous les habitants de Hambourg. Tout le monde est touché par les problèmes de santé que cela provoque. Aller en justice, c'était une manière de répondre aux politiques qui ne nous écoutent pas."
Stuttgart et Dusseldorf ont également choisi d’interdire une partie de la ville aux vieux moteurs diesel. L’industrie automobile pèse 13% du PIB et emploie près de 830 000 personnes. En France c’est deux fois moins. Mais le "dieselgate" et les moteurs truqués de Volkswagen sont passés par là. L’opinion mondiale est de plus en plus attentive à ce sujet.
Ici à Hambourg, on ne souhaite pas en rester qu’au symbole et l’objectif de Bund, c’est plus aucun véhicule diesel dans la ville de Hambourg en 2034. Dans le grand bureau de l’association, on s’active déjà pour les futures manifestations pro-climat qui ont lieu chaque vendredi. Beaucoup de jeunes, rares sont ceux qui vont voter, mais tous sont très motivés pour un avenir plus sain. S'ils se sentent peu concernés par le jeu politique, tous attendent un geste des politiques. Ça tombe bien, ils ont entendu. Quant à la suite… Manfred Braasch : "Je pense que les politiques comprennent très bien ce qui se passe mais il n'y a aucune volonté de changer le système car leurs électeurs, plutôt âgés, ne le souhaitent pas. Mon espoir est que ce mouvement, qui grossit jour après jour, puisse les faire changer et enfin les faire réagir."
Le moteur chauffe déjà, direction Amsterdam. Promis on ne fait plus de plein jusqu’à Paris. On poussera un peu.
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