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Une journée mondiale des emojis : pizza napolitaine contre tacos mexicains

Tous les jours cet été, franceinfo et la Rédaction internationale de Radio France vous font découvrir une journée mondiale. Une cause, un animal, une pratique à travers le monde... Vendredi, c'est la journée des emojis. De petites icônes universelles qui en disent beaucoup sur la société.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Il existe désormais plus de 3000 emojis disponibles sur nos smartphones (JÖRG CARSTENSEN / DPA)

Les habitués des SMS, de Messenger ou de WhatsApp utilisent des emojis tous les jours. Pour exprimer leurs humeurs ou former des phrases complètes : des smileys tout jaunes qui pleurent de rire ou froncent les sourcils, des mains qui font coucou, des chats, des horloges, des bretzels ou bien des roses.

Le langage des emojis a envahi le fil de nos messages. À la fois schématique et régressif, il en reste néanmois universel. En japonais, "emoji" signifie "des lettres mises en image" : on peut les comprendre même sans parler la même langue. 

Début 2014, un informaticien britannique, Jeremy Burge, décide, par jeu, de leur consacrer une journée mondiale. Il choisit le 17 juillet, simplement parce que c'est la date qui apparaît sur l'icône "calendrier" de nos téléphones.

Barack Obama aime les emojis

Quelques mois plus tard, c'est un certain Barack Obama qui assure le service après-vente en offrant un gros coup de pub aux emojis. Le président américain, qui reçoit son homologue japonais Shinzo Abe à la Maison Blanche, le remercie pour tout ce que le Japon a apporté à la jeunesse américaine. Il cite "le karaté, le karaoké. Les mangas, les anime. Et, bien sûr... les emojis."

Le tout premier emoji, un cœur pixellisé noir et blanc, a en effet été créé en 1995 par un opérateur de téléphonie japonais.

Aujourd’hui, il y en plus de 3 000. Le plus utilisé reste le visage avec des larmes de joie, mais les dessins sont de plus en plus sophistiqués, de plus en plus personnalisés. Un même personnage peut se décliner en blond, brun ou roux, et en six couleurs de peau différentes.

Une procédure de sélection très stricte

N’importe qui peut proposer la création d’un nouvel emoji (les groupes d’influence ne s’en privent pas), mais le processus de sélection est extrêmement strict. Il est contrôlé par un seul organisme, le Consortium Unicode, qui regroupe entre autres Apple, Google, Facebook et Netflix. Pour être validé, l'emoji proposé doit apporter la preuve qu'il sera populaire et qu'il répond à un réel besoin des utilisateurs. 

Pour l'année 2020, ce comité a validé 117 nouvelles icônes, qui font la part belle à l'inclusivité et à la diversité. On peut notamment découvrir un homme qui donne le biberon ou des personnes transgenres. Engagement salué par la communauté LGBT, alors que le drapeau arc-en-ciel des fiertés gays et lesbiennes est déjà présent au catalogue depuis 2016.

Les emojis en disent beaucoup des débats qui agitent nos sociétés. En 2016, Apple rejoint la mobilisation anti-armes à feu aux États-Unis en transformant son emoji revolver en pistolet à eau.

Un emoji de pizza napolitaine ?

Autre sujet récurrent de polémique, la nourriture. L'emoji pizza, par exemple, n'est pas très appétissant avec ses trois tranches de pepperoni industriel sur fond jaune. 

Les Italiens, outrés, réclament l'image d'une vraie pizza napolitana. Avec du vert pour les feuilles de basilic et du blanc pour la mozzarella qui fond. Ils ont même lancés une pétition. Mais ils sont encore très loin des 30 000 signatures qui ont permis aux tacos maxicains de gagner haut la main leur statut d'icône.

Les drapeaux régionaux

L'autre grand combat des groupes de pression, ce sont les drapeaux régionaux. La Bretagne milite ainsi depuis deux ans pour la création d’un emoji Gwenn ha Du, le drapeau à l’hermine. En début d'année, elle a lancé une grande campagne sur Twitter pour que les internautes utilisent ce mot-clé et ainsi étoffer son dossier auprès du Consortium Unicode

En quelques semaines, ce drapeau noir et blanc a été bien plus utilisé sur les réseaux sociaux que celui de la Grèce ou de la Finlande. 

Le résultat sera annoncé en janvier prochain. La région y aura en tout cas gagné une belle campagne de communication.

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