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Chevènement : "La France a sacrifié sa souveraineté pour construire l'Europe"

Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et ancien candidat à la présidence de la République, publie 1914-2014, l'Europe sortie de l'Histoire ? (Fayard). Une question à laquelle il répond par l'affirmative et qu'il explique par le rapprochement de deux mondialisations, la première, avant 1914, sous égide britannique, et la seconde sous égide américaine.
Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Le propos de départ du livre de Jean-Pierre Chevènement est de démontrer que l'Europe a été progressivement sortie de
l'Histoire, en rapprochant ce qu'il
considère être les deux mondialisations, la première, avant 1914, sous égide
britannique, et la seconde sous égide américaine. "Je pense qu'il y a intérêt vue longue et large. Il
faut regarder les continuités plutôt que les ruptures
" explique l'ancien ministre. 

Pour Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, la brutale accélération du
déclin de l'Europe ne tient pas seulement aux deux conflits mondiaux. Elle
résulte aussi et surtout de la diabolisation de ses nations. "La France a
accepté de sacrifier sa souveraineté pour construire une Europe qui au départ
était une petite Europe qu'elle pouvait se flatter de dominer. Aujourd'hui,
c'est une Europe élargie, avec une Allemagne réunifiée, bâtie sur l'idée que c'est
sur le marché qu'on allait faire l'Europe.
"

On peut prédire, sans risque de se tromper, que la
commémoration, en 2014, du déclenchement de la Première Guerre mondiale sera
instrumentée à des fins politiques, juge Jean-Pierre Chevènement. Au nom du "Plus jamais ça !", il s'agira,
pour les classes dirigeantes, de justifier la mise en congé de la démocratie en
Europe au prétexte, de sauver celle-ci de ses démons. Une démarche qui indigne
Jean-Pierre Chevènement.

Afin de ne pas être marginalisée dans la nouvelle bipolarité
du monde qui s'esquisse entre la Chine et l'Amérique, écrit Jean-Pierre
Chevènement, l'Europe a besoin de retrouver confiance dans ses nations pour
renouer avec la démocratie et redevenir ainsi actrice de son destin.

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