Travail forcé : l’UE va bannir de son marché commun les produits issus du travail forcé
Selon l'accord trouvé mardi 5 mars, les États membres ou la Commission européenne doivent lancer des enquêtes en cas de soupçons de travail forcé dans les chaînes d'approvisionnement des entreprises. Dans les cas avérés, les produits concernés seront saisis aux frontières et retirés du marché européen. Et l’accord va plus loin encore puisque des amendes pourront être infligées aux entreprises qui ne respecteraient pas la législation européenne. L’Europe, une fois le texte définitivement validé, rejoindra les États-Unis, où une résolution du même genre est déjà en vigueur depuis 2021. Il s'agit d'une opération qui vise particulièrement les produits chinois et le traitement infligé aux minorités de Chine.
Plus de 27 millions de personnes dans le monde, selon l'OIT
Cet accord est important pour un fléau qui concerne des millions de personnes dans le monde. Il est difficile de connaître le nombre exact de personnes concernées car les pays qui ont recours à cet esclavage ne le crient évidemment pas sur les toits. Il existe quand même des données que l’on doit entre autres à l’Organisation internationale du travail (OIT). Selon cette organisation, on estime que le travail forcé est une réalité pour plus de 27 millions de personnes dans le monde, dont 12% seraient des enfants, soit plus de 3 millions d’enfants.
Le travail forcé concerne des domaines très différents. On peut citer le travail en usine, mais il existe aussi l’esclavage individuel issu de l’immigration, le travail forcé des enfants dans les mines, ou encore tout ce qui concerne l’exploitation du corps humain, exploitation sexuelle et commerciale.
Un accord qui vise particulièrement la Chine et ses minorités
En l’occurrence, l’accord européen concerne surtout le travail forcé en usine. Dans le viseur de l’Union européenne : la Chine, notamment. On pense aux Ouïghours et aux Tibétains qui sont déportés, exploités, et qui se retrouvent à travailler sans aucun droit dans des usines d’habillement ou de haute technologie. Les marques Apple, Zara et Siemens avaient été montrées du doigt il y a quelques mois, car elles travaillaient avec des sous-traitants employant des personnes issues du travail forcé, notamment dans la région du Xinjiang.
L’objectif est de lutter contre ces méthodes. Cela vient s’ajouter aux actions des ONG qui œuvrent aussi dans le domaine et qui demandent de ne pas acheter de produits provenant de Chine ou suspectés d'avoir été fabriqués avec du travail forcé.
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