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Soutien aux manifestants à Hong-Kong : la NBA fâche la Chine

En soutenant la contestation à Hong-Kong, un dirigeant de la NBA a déclenché vendredi 4 octobre la colère de Pékin. Soucieuse de ménager un marché stratégique, la toute-puissante ligue nord-américaine de basket a présenté ses excuses, avant de rétropédaler. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Daryl Morey, à gauche. (SCOTT HALLERAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

L'homme par qui le scandale est arrivé s'appelle Daryl Morey, il est directeur général de l'équipe texane des Houston Rockets, club d’autant plus célèbre en Chine que la star Yao Ming y a évolué pendant 10 ans. Vendredi 4 octobre, Daryl Morey poste un tweet de soutien au mouvement de contestation à Hong-Kong. Immédiatement, les réseaux sociaux et les médias chinois se déchaînent , le gouvernement de Pékin s'offusque, la télévision publique CCTV censure les matches de la NBA, et les sponsors annulent leurs contrats.

Daryl Morey a beau retirer son tweet et présenter des excuses, rien n'y fait. Même pas le rétropédalage de la NBA elle-même, qui dans un premier temps regrette d'avoir offensé "nos amis et fans chinois". La Chine, marché colossal pour la ligue de basket nord-américaine : sa filiale NBA China pèse plus de 4 milliards de dollars.

Excuses retirées, au nom de la liberté d’expression

Aux Etats-Unis, les excuses de la NBA passent mal. Des responsables politiques de tout bord l’accusent de fouler au pied les valeurs américaines au nom du profit, dans un contexte de fortes tensions commerciales et politiques entre Pékin et Washington. Résultat : la NBA entame un virage à 180 degrés. Au nom de la liberté d'expression, elle retire ses excuses… sans pour autant endosser le fameux tweet en faveur de la contestation à Hong-Kong.

La NBA est loin d'être la première à subir les foudres de Pékin. Ces derniers mois, de nombreuses multinationales ont dû piteusement s'excuser pour avoir plus ou moins directement soutenu la contestation à Hong-Kong, ou tout simplement présenté ce territoire, mais aussi Taiwan ou Macao comme des entités indépendantes de Pékin – ce qu’ils sont effectivement. Sur cette longue liste, figurent Air France, KLM ou encore American Airlines dans le secteur aérien ; les marques de vêtements Zara ou Gap ; le géant hôtelier Mariott ; les enseignes de luxe Tiffany and Co, Versace ou Givenchy. Sachant que la clientèle chinoise a effectué l'an dernier 32% des achats de produits de luxe dans le monde. Egalement menacées de sanctions économiques, les entreprises allemandes Mercedes et Leica ont retiré des publicités faisant référence au Dalaï-lama ou à la répression des manifestations de la place Tiananmen en 1989.

"South Park" censuré, ses créateurs récidivent

Les créateurs de la série South Park, eux, préfèrent en rire. La très corrosive série d'animation était mardi 8 octobre quasi-introuvable sur le web chinois, après la diffusion aux Etats-Unis d'un épisode se moquant ouvertement de la répression contre les opposants politiques. L'épisode, intitulé Band in China, s'en prend aux entreprises américaines prêtes à tout pour se faire une place sur l'immense marché chinois. Et les fausses excuses des créateurs de South Park sont à l'avenant : "Comme la NBA, nous sommes heureux d'accueillir les censeurs chinois dans nos foyers et dans nos cœurs. Nous aussi, nous aimons l'argent plus que la liberté et la démocratie".

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