Royaume-Uni : un candidat aux élections législatives s'appuie sur l'intelligence artificielle pour doper sa campagne

Les Britanniques sont eux aussi appelés à voter avant l'été pour des élections législatives anticipées, le 4 juillet 2024. Le parti travailliste a pour espoir de redevenir majoritaire et la campagne est marquée par une candidature inédite.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'avatar AI Steve du candidat aux législatives britannique, Steve Endacott. (Tous droits réservés Steve AI)

Steve Endacott propose une candidature inédite aux élections législatives britannique. Cet actionnaire d'une société d'intelligence artificielle a décidé de s'appuyer sur l'un de ses logiciels pour créer un avatar capable de faire campagne à sa place. Il peut répondre aux questions des électeurs et impulser un programme politique entièrement conçu sur la base de ces échanges.

Lorsqu'on l'interroge, il se présente comme AI Steve, candidat pour être le futur député de Brighton and Hove et à la question de savoir si le Brexit était une bonne idée, il répond que "le Brexit est un sujet complexe avec des opinions divergentes". Le procédé est révolutionnaire, mais dans le discours, il n'a, pour l'instant, rien de très subversif.

Le vrai Steve Endacott explique qu'il a voulu rompre avec la politique traditionnelle pour répondre à la lassitude qui existe aujourd'hui vis-à-vis des parlementaires trop passifs et trop déconnectés. Son robot sollicite la participation des électeurs et ne validera que les projets obtenant la majorité, autour d'un slogan : "Des politiques pour le peuple, élaborées par le peuple".

Un robot qui ne compte pas ses heures

"Nous utilisons l'IA pour impliquer plus de gens dans les décisions, explique-t-il. Ce n'est pas l'IA qui prend le contrôle du parlement ou du gouvernement, c'est le contraire. C'est se servir du pouvoir de l'IA, pour m'aider en tant que député à rester en contact, tous les jours, avec plus de collaborateurs". Il s'agit d'une sorte de référendum permanent animé par un robot candidat infatigable, qui peut tenir 10 000 conversations en même temps.

Dès la première semaine, le logiciel a répondu à 200 000 sollicitations, de quoi doper la présence de son créateur dans cette campagne. Pour l'instant, aucun contrôle antidopage n'est, justement, prévu dans ce domaine et cela fait partie des inquiétudes suscitées par l'arrivée de l'IA dans le champ politique. Steve Endacott a répondu à l'exigence de la Commission d'éthique en s'engageant à siéger physiquement au Parlement en cas d'élection et en suivant à la lettre, les choix politiques que lui dictera le robot.

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