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Qu’est devenu le panchen-lama, deuxième plus grand chef spirituel du bouddhisme tibétain, enlevé il y a 28 ans ?

Depuis 1995, personne n'a vu celui qui avait été reconnu par le dalai-lama comme étant une réincarnation du panchen-lama, enlevé à l'âge de six ans. Des rassemblement auront lieu mercredi partout dans le monde en son honneur.
Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un rassemblement en son honneur aura lieu mercredi à Paris. (Etudiants pour un Tibet libre)

Il y aura 28 ans mercredi 17 mai qu’était enlevé le panchen-lama par le régime communiste chinois. Il s'agit du deuxième plus grand chef spirituel du bouddhisme tibétain. Or, en 1995, Pékin a emprisonné un enfant de six ans présenté comme étant la réincarnation du panchen-lama… Depuis, il est impossible de savoir ce qu'est devenu cet enfant aujourd’hui âgé de 34 ans.

Comme tous les ans, des Tibétains du monde entier vont se mobiliser pour qu'on n'oublie pas celui qui a été l'un des plus jeunes prisonniers politiques au monde : un rassemblement aura ainsi lieu à Paris mercredi en son honneur et d'autres sont annoncés en Belgique, en Inde, aux Etats Unis ou encore en Suisse. Une façon de ne pas oublier celui que personne n’a vu depuis le 17 mai 1995 : à l'époque, ce petit garçon appelé Gedhun Choékyi Nyima, alors âgé de six ans, est reconnu par le dalaï-lama comme étant une réincarnation du panchen-lama, qui veut dire "grand érudit" en tibétain.

Le panchen-lama est un enjeu politique pour Pékin

Or les Chinois, qui occupent le Tibet depuis 1950, ont fait de la reconnaissance de cette figure spirituel un enjeu politique : non seulement, ils ont enlevé ce petit garçon avec sa famille pour les emprisonner en Chine, mais ils ont désigné un faux panchen-lama pour le remplacer. L’importance du panchen-lama tient au fait que si c’est le dalaï-lama qui le choisit, parallèlement, le panchen-lama participe à la reconnaissance du dalaï-lama. D'où l'enjeu pour la Chine de prendre la main sur cette désignation capitale pour l'avenir du bouddhisme tibétain.

Depuis 28 ans, la seule photo existante du panchen-lama est celle d'un petit garçon de six ans. Depuis, nul ne sait s’il est vivant, mort, en prison, bien traité ou non. Il y a quelques années, Pékin avait assuré que le panchen-lama avait suivi des études, trouvé un travail et qu'il ne souhaitait pas avoir de relation avec le monde. Mais comme souvent avec la Chine, il est impossible de savoir s’il s’agit d’une vérité ou d’un mensonge.

Rien ne dit que la tradition du panchen-lama et du dalaï-lama se poursuivra à l'avenir : pour être certain que la tradition ne soit pas récupéré par la Chine, le dalaï-lama a évoqué la possibilité de rompre avec la tradition en désignant lui-même une réincarnation, possiblement une fille, voire de mettre fin à l'institution. Il s'est donné encore un peu de temps avant de trancher. L’identité tibétaine, petit à petit, est détruite par Pékin : en témoigne l'exil des enfants à partir de quatre ans, qui sont placés dans des internats loin de leurs familles. Certains évoquent de véritables crimes contre l'humanité.

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