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Joe Biden va promouvoir la voiture électrique pour le grand retour du salon automobile de Detroit

Le célèbre salon ne s'était pas tenu depuis 2019 dans cette ville du Nord des Etats-Unis emblématique de l'industrie automobile. Joe Biden vient l'inaugurer avec un objectif: défendre son plan de développement massif de la voiture électrique.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Joe Biden, le 10 janvier 2017 au salon Naias, à Detroit. (BILL PUGLIANO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

"I’m a car guy", "Je suis un homme de voiture", aime à dire le président américain. Joe Biden, qui a déjà rendu visite aux usines Ford et General Motors depuis le début de son mandat, ne pouvait donc pas rater cette occasion : le grand retour du Naias, le North american international auto show, bref le Salon automobile de Detroit, de retour après ces années de disette. Pour cette reprise, les exposants seront moins nombreux que d’habitude et on attend peu de nouveautés, hormis une nouvelle version de la célèbre Ford Mustang. Mais 500.000 visiteurs sont quand même annoncés. Et le Naias la joue, bien sûr, à l’américaine avec sa vidéo de promotion : "Attachez vos ceintures, préparez-vous pour le tour en voiture de votre vie, dans la seule ville au monde où l’automobile est reine, Detroit !" Tout à l’heure Joe Biden sera accueilli par les principaux PDG du secteur, les patrons de Ford, Stellantis, et General Motors.

Objectif 50% des ventes de véhicules neufs d'ici 2030

Le grand sujet, ce sera donc la promotion des véhicules électriques. Objectif affiché par le président américain : d’ici 2030, un véhicule neuf sur deux doit être électrique. La Californie va même plus loin : plus aucune vente de véhicule à énergie fossile d’ici 2035. Les ventes de voitures électriques augmentent régulièrement : +60% au 2ème trimestre. Mais leur part reste encore mineure par rapport au marché global : moins de 6%. Elles restent, en moyenne, 30% plus chères que les voitures à essence. Donc Joe Biden fait le forcing d’autant plus qu’il est en campagne électorale : les élections de mi-mandat ont lieu dans moins de deux mois. Il va donc sans doute profiter de cette visite à Detroit pour annoncer le déblocage de 900 millions de dollars supplémentaires destinés à financer la mise en place de bornes de recharge partout dans le pays. Un premier plan, l’an dernier, avait déjà débloqué plus de sept milliards avec le même objectif. Plus important encore : un autre plan de 52 milliards de dollars, cette fois pour la fabrication de semi-conducteurs sur le sol américain. La pénurie de composants est très forte, notamment en raison des tensions commerciales avec la Chine.  

Une volonté d'en finir avec la dépendance envers la Chine

Cette volonté de devenir indépendant de la Chine conduit aussi à une mesure critiquée par les constructeurs: la création récente d’un crédit d’impôt de 7 500 dollars pour l’achat d’un véhicule électrique. Sur le papier, c’est faramineux et séduisant. Mais les consommateurs risquent d’être frustrés : pour obtenir ce bonus, il faut acheter un véhicule assemblé de A à Z en Amérique du Nord. Et dont les batteries soient fabriquées avec des matières premières venant du continent. Et ce dernier critère est très restrictif, notamment en raison du manque de lithium. Donc au bout du compte, seule une poignée de voitures répondent aux critères requis. Pour l’instant, c’est un peu un miroir aux alouettes.  

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