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Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky à Washington pour conserver ses soutiens

Le président ukrainien s'est rendu aux États-Unis pour s'assurer du soutien de son allié. Toujours en quête d’aide militaire supplémentaire pour mener sa contre-offensive, il peine à convaincre.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky avec le chef de la majorité au Sénat américain Chuck Schumer et le chef de la minorité au Sénat Mitch McConnell au Capitole des États-Unis le 21 septembre 2023 à Washington. (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Volodymyr Zelensky multiplie les prises de paroles, les apparitions sur les chaînes de télévision américaines, les entretiens bilatéraux, mais l’accueil aux Etats-Unis ne semble plus aussi chaleureux. Le président ukrainien toujours en quête d’aide militaire supplémentaire pour mener sa contre-offensive n’apparaît pas aussi convaincant qu’il y a quelques mois.

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La réaction de la Pologne qui a subitement décidé jeudi matin de ne pas aller plus loin dans ses livraisons d’armes à l’Ukraine montre l’essoufflement de la communication du président ukrainien. La diplomatie ukrainienne s’emploie à recoller les morceaux après la rupture provoquée par cette phrase de Zelensky : "C’est inquiétant de voir comment certains de nos amis européens jouent la solidarité sur la scène politique et font tout un drame avec les céréales. Ils feignent de jouer leur propre rôle mais en fait ils préparent le terrain à l’acteur moscovite". Volodymyr Zelensky s’est montré offensif, direct, provocateur mais maladroit. Comme lorsqu’il met en garde la trentaine de pays indécis rangés derrière la neutralité de la Chine, l’Inde ou l’Afrique du Sud, en leur disant que bientôt leurs sièges à l’ONU seraient vides si la Russie remporte cette guerre.

En résumé le président ukrainien n’a plus la côte, après une période d’état de grâce, le "Zelensky Tour" où, telle une rock star, chacun de ses déplacements, chacune de ses apparitions sur grand écran se concluaient par des salves d’applaudissements, cette magie n’opère plus de la même manière. Le président ukrainien ne peut plus se contenter d’apparaître et de choquer le monde avec ses mots, il doit désormais se montrer plus fin que ça pour convaincre ses interlocuteurs.

La classe politique américaine divisée

Avec l’Europe, les États-Unis sont le plus gros soutien financier et militaire à l’Ukraine avec 70 milliards d’aides versées, dont 46 milliards de matériel militaire depuis le début de la guerre. Joe Biden est toujours à ses côtés, mais il est sous pression sur le plan intérieur. L’aide à l’Ukraine pourrait conduire les États-Unis au blocage dans quelques jours sur le vote du budget. Et l’opposition républicaine compte bien faire de l’aide à l’Ukraine un sujet de campagne à un an de l'élection présidentielle.

Le congrès américain en a marre de mettre la main la poche, à commencer par les "Putinistas", ces députés républicains considérés comme des marionnettes du Kremlin par les militants démocrates. Ces députés sont encore minoritaires dans leur propre camp. Mais un tiers des républicains seraient aujourd’hui opposés à accorder 24 milliards d’aide supplémentaire à Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien est allé au Congrès américain pour en discuter. Kevin McCarthy, le président des républicains à la chambre, a bien l’intention de s’entretenir avec lui. "J’ai des questions pour lui. Peut-il rendre des comptes sur l’argent que nous avons déjà dépensé ? Quel est son plan pour décrocher la victoire ? J’ai toujours depuis le début quelle que soit l’issue. Je veux un bilan comptable de ce que le contribuable a payé et je veux un plan pour la victoire" a déclaré Kevin McCarthy.

Sur la contre-offensive, la communication autour des quelques kilomètres carrés reconquis ne suffit pas à convaincre, pas plus que les efforts menés par Volodymyr Zelensky pour nettoyer le pays de la corruption. Une enquête récente montre que 75% des Ukrainiens estiment que leur président n’en fait pas assez sur la corruption. Les Ukrainiens aussi commencent à demander des comptes à leur président.

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