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Guerre en Ukraine : une contre-offensive ukrainienne est plus probable qu’une nouvelle offensive russe

Un monde d'avance s'installe à Kiev toute cette semaine. L’hypothèse d’une nouvelle offensive russe est évoquée depuis plusieurs jours mais elle peut sembler moins plausible que l’inverse : une contre-offensive ukrainienne.
Article rédigé par franceinfo
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Des soldats ukrainiens participent à des exercices militaires simulant une éventuelle attaque dans la zone de Tchernobyl, à quelques kilomètres de la frontière avec le Bélarus, le 20 février 2023. Photo d'illustration. (SERGEI SUPINSKY / AFP)

Les responsables de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) ne le disent qu'à mots couverts. Le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Budanov est lui plus catégorique : l'Ukraine prépare une contre-offensive. La fin de l'hiver, d'ici un mois, parait une échéance plausible.

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Vladimir Poutine cherchera peut-être à marquer le coup vendredi 24 février, un an exactement après le début du conflit. Les Ukrainiens redoutent une salve d'attaques et de tirs de missiles ou de drones. Mais plusieurs experts militaires jugent que la Russie n'a pas les moyens de lancer une nouvelle attaque de grande envergure. À l'inverse, l'Ukraine a bien l'intention de tenter des percées dans l'est et le sud du pays dès la fin mars. C'est pour ça que la livraison de chars d'assaut est déterminante. Il s'agit bien sûr de pouvoir contenir l'ennemi, mais il s'agit surtout d'avancer, de percer les lignes russes.

En attente des chars

Les premiers chars légers français AMX sont livrés ces jours-ci et les premiers chars d'assaut Leopard de fabrication allemande devraient arriver sous 30 jours. Une trentaine dans un premier temps, soit l'équivalent de deux régiments. Ils sont livrés par l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne, la Finlande et la Norvège. Même délai de livraison pour 14 Challenger britanniques. Au total, d'ici l'été 2023, le nombre de tanks occidentaux livrés à l'Ukraine pourrait approcher la centaine.

L'idée pour Kiev serait de tenir au moins le mois qui vient en ralentissant au maximum les légères progressions russes, c'est par exemple la bataille de Bakhmout. Le temps que ces nouveaux matériels arrivent. Cette période est mise à profit pour réviser certains de ces tanks (par exemple les chars dont dispose l'Espagne sont réputés avoir été peu entretenus) ou pour remettre en état des chars russes T72 pris à l'ennemi.

Cette période est utilisée aussi pour former des soldats ukrainiens au maniement de ces engins lourds : la formation se fait en grande partie en Allemagne et dure au moins un mois et demi. Les former également au maniement de chars plus petits ou de véhicules blindés : les Marder, les Bradley, les AMX. C'est tout ça qui est en cours pendant cette période hivernale.

Les hypothèses d'une contre-offensive ukrainienne

Les autorités de Kiev ne vont bien sûr pas dire à quoi va ressembler une contre-offensive. Et comme le front s'étend sur 900 km de long, il y a de multiples options. Mais on peut en évoquer quelques-unes.

La première, c'est de tenter une percée vers le sud-est, pour reprendre la ville martyre de Marioupol qui a une forte valeur symbolique et une forte valeur géostratégique. Une telle percée permettrait de reprendre pied sur la mer d'Azov et de couper en deux les lignes russes, entre la Crimée d'un côté, le Donbass de l'autre. Deuxième hypothèse : reprendre le contrôle de la zone  centrale nucléaire de Zaporijjia, toujours au sud. Là encore, forte valeur symbolique et fort intérêt énergétique en raccordant à nouveau la centrale au réseau ukrainien. Mais c'est une mission à haut risque vu l'environnement nucléaire.

Plus improbables, une attaque sur la Crimée (transformée en forteresse par les Russes) ou une contre-attaque frontale à l'est, sur un terrain qui est devenu une guerre de tranchées façon Première Guerre mondiale. En tout cas, la population ukrainienne en est ici convaincue : quoi que fasse Vladimir Poutine vendredi pour le 24 février, la contre-offensive de l'Ukraine va venir.

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